Par Maëlle Joulin.
Ce à quoi on doit se préparer en 2022 concernant les déchets
Pour prédire les changements à venir en 2022 nous n’avons pas lu dans notre boule de cristal. Nous avons plutôt fait appel à nos experts ! C’est moins drôle, mais c’est plus sûr. Voici ce à quoi il faut s’attendre en 2022
1. 2023 ARRIVE !
Un certain nombre d’entreprises « Grands Comptes », gestionnaires de centaines de sites ont déjà fait appel à nous pour trouver la solution la plus adaptée en fonction des contraintes de chaque site. TotalEnergie, Orpea, Restalliance, et via leurs adhérents, des enseignes de la grande distribution telles que Leclerc, Super U, Intermarché. En se mettant en conformité, elles répondent aussi à une forte attente de leurs salariés, clients, consommateurs, qui apprécient de les voir agir concrètement pour l’écologie en transformant les déchets alimentaires en compost. Et ce n’est pas inutile de le rappeler. 2022 est la dernière année qu’il reste à un certain nombre de professionnels pour être prêts au 1er janvier 2023. À cette date, tous les producteurs ou détenteurs de plus de 5 tonnes de biodéchets par an devront alors avoir organisé le tri à la source, et la valorisation de leurs déchets alimentaires. (Cette obligation s’appliquera à tous dès le 31 janvier 2023).
Dès le 1er janvier 2024, c’est l’ensemble des biodéchets et des huiles usagées qui devra faire l’objet d’une collecte séparée pour être valorisé.
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2. La LOI AGEC et les nouveaux décrets en application, c’est maintenant !
Près de deux ans après la publication de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, de nouvelles dispositions sont entrées en vigueur au 1er janvier 2022. En effet, cela s’applique dès maintenant et toutes les entreprises sont concernées. Avec des spécificités pour certains secteurs d’activité.
L’une des ambitions principales de cette loi est notamment de supprimer les emballages plastiques à usage unique du marché d’ici à 2040. Dans cette perspective, des objectifs de réduction, réemploi et recyclage des plastiques à usage unique dits ‘3R’, sont définis tous les 5 ans par décret. Une stratégie “3R” sera donc publiée d‘ici la fin du premier trimestre 2022, cela va permettre d’accompagner opérationnellement les secteurs professionnels visés dans l’atteinte de ces objectifs 3R et de l’échéance de 2040.
Le “5 flux” passe au “7 flux”
Le tri est une étape essentielle du procédé de valorisation des déchets, à la fois pour les ménages, mais aussi pour les entreprises. Le décret n°2016-288, appelé décret “tri 5 flux” est mis en place en France pour répondre à cet enjeu de tri à la source.
Ce décret oblige les professionnels de trier 5 types de déchets :
- Les plastiques
- Les papiers et cartons
- Les bois
- Les verres
- Les métaux
En 2021, ce décret se voit modifié pour passer à 7 flux de déchets.
Les deux types déchets qu’il faut désormais trier :
- Les déchets à fraction minérale (exemple : brique, céramique)
- Les déchets de plâtre
Ce décret concerne les producteurs de déchets de plus de 1 100 litres de déchets par semaine. Ce volume se calcule tous déchets confondus.
De plus et à compter du 1er janvier 2025, l’obligation de tri à la source concernera également le textile.
Tous ces déchets issus de ces 7 flux, auxquels s’ajoutent les biodéchets, seront désormais exclus de l’enfouissement ou de l’incinération.
La fin des emballages plastiques au rayon fruits et légumes pour les lots de moins de 1,5 kg :
Cela concerne une quinzaine de légumes et une quinzaine de fruits. Ils ne pourront plus être vendus dans un emballage plastique pour des lots de moins de 1,5 KG. Côté légumes, il s’agit des poireaux, des courgettes, des aubergines, des poivrons, des concombres, des pommes de terre, des carottes, des tomates rondes, des oignons, des navets, des choux, des choux-fleurs, des courges, des panais, des radis, des topinambours et des légumes racines. Côté fruits, l’interdiction s’appliquera pour les pommes, les poires, les oranges, les clémentines, les kiwis, les mandarines, les citrons, les pamplemousses, les prunes, les melons, les ananas, les mangues, les fruits de la passion ou encore les kakis. Un certain nombre de fruits et légumes sont exemptés car considérés comme trop fragiles pour se passer d’emballage plastique. **La fin de la mention « biodégradable » sur certains produits ou emballages plastiques.**À partir du 1er janvier, entrera en application l’article 13 de la Loi AGEC, et il sera interdit de faire figurer sur un produit ou un emballage les mentions « biodégradable », « respectueux de l’environnement » ou toute autre mention équivalente.
À noter :
- Les sachets de thé et de tisane en plastique non biodégradable seront interdits à la vente.
- Coller une étiquette directement sur les fruits ou les légumes sera interdit, sauf si ces étiquettes sont compostables et constituées en tout ou partie de matières biosourcées
Un nouveau pas vers l’anti-gaspillage :
- Fin des invendus non alimentaires (pour les produits couverts par un régime REP (responsabilité élargie du producteur) et au plus tard le 31 décembre 2023 pour les autres produits. Les industriels sont encouragés à donner ou à défaut à recycler.
- Renforcement de la lutte contre le gaspillage alimentaire : les grossistes auront désormais l’obligation de donner leurs produits alimentaires invendus aux associations. Les sanctions envers ceux qui détruisent ou détériorent les denrées alimentaires invendues sont renforcées : l’amende sera plus élevée et modulable en fonction de la taille du commerce. L’entrée en vigueur de cette mesure est immédiate.
Les décrets d’applications à venir concernant les emballages « compostables » :
Le projet de décret en cours, et qui entrera en application en 2022 pourrait autoriser les emballages pouvant faire l’objet d’une collecte conjointe avec des biodéchets triés à la source à mentionner « compostable ». Trois produits seraient concernés : les sacs en papier et les sacs en plastiques compostables « HOME COMPOST« , les sachets de thé et filtres à café en papier, et les essuie-tout et mouchoirs en papier.
Quant aux produits et emballages en plastique compostables « INDUSTRIAL COMPOST« , ils ne pourront pas porter la mention « compostable ». Tous ces emballages porteront la mention « ne pas jeter dans la nature ».
Pour aller plus loin : lisez notre Livre Blanc sur les emballages compostables !
3. Les 3 grandes tendances du secteur biodéchets en 2022
La proximité :
2022 ne fera que renforcer un besoin de vivre des expériences locales, et les déchets, les déchets alimentaires, n’échappent pas à cette envie. Les consommateurs éprouvent désormais le besoin de connaître avec certitude le devenir de leurs déchets. Ils demandent de la transparence. D’autant plus que dorénavant 89% des Français trient ! Il va donc devenir de plus en plus nécessaire pour les acteurs en charge de la collecte et de la valorisation de pouvoir communiquer régulièrement sur le tonnage, le mode de valorisation ET le lieu de valorisation des déchets alimentaires. Cet effort de transparence est un élément essentiel pour écrire une histoire positive autour du déchet alimentaire, et transformer le geste de tri en une expérience joyeuse.
La mobilité douce :
Dans certains centres urbains denses l’ajout d’un flux de déchets, en plus de ceux déjà collectés en porte-à-porte, est problématique en termes de planning, de coûts, et d’encombrement des rues ! Heureusement, notamment depuis 2020, de nombreuses solutions de transports en mobilité douce émergent avec succès. Le plus emblématique de ces nouveaux moyens de transport : le vélo cargo. D’ailleurs ses ventes ont explosé de 354% dans l’hexagone depuis 2020 ! On parle même de « vélogistique » ! Pour encourager ce mode d’acheminement, le gouvernement a mis 12 millions d’euros sur la table sous forme d’aide à l’achat. De là découle un nouveau mode de vie : le « vélotaf », les plombiers, artisans, réparateurs sont nombreux désormais à préférer pédaler plutôt que de klaxonner dans les bouchons ! Enfin, à cela s’ajoute un intérêt environnemental très important : un vélo cargo triporteur possédant une caisse de 1500 litres émet 85% de CO2 en moins par rapport à un véhicule thermique ayant une capacité similaire » note le ministère de la Transition écologique. « À Paris si le transport de marchandises ne représente que 15 à 20 % du trafic, il génère 45 % des particules fines émises », rappelle-t-il.
Le saviez-vous ? Upcycle a développé une remorque électrique fabriquée en France pour le transport de poubelles de biodéchets ! La découvrir ici…
La mobilisation des habitants et des consommateurs :
En France, une personne sur quatre est isolée selon la dernière étude du Crédoc pour la Fondation de France. Et la jeunesse est particulièrement touchée. En cause principalement : la situation sanitaire covid qui « a fortement affecté la qualité et la fréquence des liens sociaux : moins de possibilités de trouver un soutien en cas de difficultés, effets négatifs sur la cohésion sociale, numérisation des liens sociaux » détaille l’étude. Or parmi les 5 réseaux de sociabilité (la famille, les amis, le voisinage, le réseau professionnel ou le réseau associatif) le voisinage ou le réseau associatif peuvent agir contre cet isolement, y compris grâce aux déchets alimentaires. En utilisant le compost issu des déchets alimentaires du quartier, et produit localement dans des projets d’agriculture urbaine, tels que des jardins partagés, des fermes urbaines, des animations, des ateliers, il y a de quoi faire naître de nombreux projets propices aux échanges intergénérationnels, de quoi faire connaissance avec ses voisins de façon plus qualitative qu’en sortant la poubelle…
Besoin de valoriser vos déchets alimentaires en projets de proximité, créateur de liens et d’emplois ? N’attendez plus !
2022 : l’année de l’action !
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