Qu’est-ce que l’agriculture urbaine ?
Créé en 2011, UpCycle est parfois qualifié de pionnier de l’agriculture urbaine, terme qui peut prêter à sourire quand on sait que l’agriculture urbaine date… d’il y a 4000 ans. En effet l’agriculture « urbaine » est née en même temps que l’apparition des villes. Les villes se sont développées grâce à un environnement suffisamment fertile pour nourrir un grand nombre d’habitants.
En Europe, si vous observez la carte des zones fertiles vous observerez qu’elle coïncide souvent avec de grandes agglomérations. À commencer par Paris : entourée des meilleures terres de France.
FUN FACT : Saviez-vous que le terme de « Marais » désigne d’ailleurs un jardin de 2000 m2 qui était cultivé par un maraîcher, et que le quartier du marais, temple de la branchitude parisienne, correspond en réalité à la zone agricole primitive de Paris ?
Progressivement les villes ont repoussé les maraîchers aux portes de la ville, sous la pression du foncier. Les villes ont grandi par cercle concentrique en repoussant leur ceinture maraichère progressivement, tant et si bien que les maraîchers parisiens du XIXᵉ siècle, à force d’être déplacés, s’étaient fait une spécialité de savoir créer du sol à partir du fumier de cheval, de paille et de déchet organiques. Lire à ce propos l’incroyable « Manuel pratique de la culture maraîchère de Paris » qui a été réédité récemment. Il reste d’ailleurs de nombreuses traces dans Paris et alentours de cette activité agricole et une ferme reste en activité à Saint Denis : imaginez des salades au milieu des barres d’immeuble à la ferme ouverte de Saint Denis !
Cela dit, même s’il reste de nombreux maraîchers aux portes des villes, force est de constater que l’agriculture en se modernisant s’est mécanisée et que le modèle de petit maraîcher qui cultive 2000 m2 est de plus en plus rare…. Mais depuis 2012 on observe un retour en force des agriculteurs dans toutes les grandes villes du monde ! À tel point qu’en 2016, UpCycle co-fonde avec 40 autres acteurs l’Association Française d’Agriculture Urbaine Professionnelle.
Pourquoi l’agriculture urbaine est de retour ?
En réalité, elle n’était jamais vraiment partie. En France, les jardins ouvriers ou le maraîchage réalisé par des structures d’insertion comme Jardin de Cocagne ont maintenu une activité agricole en ville, mais il est évident qu’on observe depuis 10 ans un retour en force de l’agriculture urbaine.
Les motifs sont multiples, on peut en rappeler les principaux :
Un besoin de reconnexion au vivant des urbains.
La fin des liens directs avec le monde agricole (la mamie qui vivait à la ferme), a créé un vide et a suscité des vocations. Tout d’abord dans le cadre de reconversions professionnelles, mais aussi pour des structures qui offrent des services aux entreprises (location et mise en œuvre de matériel de culture comme Ciel mon Radis, Topager, …) ou des services de culture aux particuliers (La Boite à Champignons, Prêt à Pousser, Peas & Love…) et des lieux évènementiels (La Recyclerie, La Sauge…)
Améliorer le vivre ensemble.
Les projets d’agriculture urbaine favorisent la mixité des populations. Retrouver cette mixité est devenu une des seules réponses efficaces contre l’effet ghetto que certains quartiers connaissent. À Chicago, des déserts alimentaires ont été fertilisés grâce à une base d’1 m de compost sur du béton, afin de cultiver des légumes et aller vendre des salades dans les quartiers chics jusqu’à 4 $ pièce. Du côté de Détroit, des hectares entiers d’espaces urbains en déshérence ont été transformés en espaces maraîchers. Et plus proche de nous, des structures comme Veni Verdi, des régies de quartier ou encore Cycloponics savent investir des lieux à l’abandon.
Améliorer le métabolisme urbain.
Valoriser les déchets organiques, réduire l’incidence des fortes pluies, maintenir la biodiversité, réduire le phénomène d’ilot de chaleur urbain, stocker du carbone dans les sols, l’agriculture urbaine propose, comme toute forme d’agriculture écologique d’ailleurs, des externalités extrêmement positives. Chez UpCycle nous ne proposons d’ailleurs que des solutions d’agriculture circulaire, à commencer bien entendu par les biodéchets, mais pas seulement !
Support d’insertion professionnelle.
L’agriculture urbaine a pour particularité d’associer entreprise, coopérative et associations. Un grand nombre d’entreprises d’agriculture urbaine sont d’ailleurs, comme nous, labellisées ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale). Le travail agricole est en effet un formidable support pour les populations en difficulté comme pour les diplômés en quête de sens. Ces 2 populations se retrouvent au sein de projets qui peuvent associer de grandes ambitions de production ou de Recherche et Développement et l’accueil de populations fragiles. On peut à ce titre souligner le travail d’Aurore aux Grands Voisins et aux 5 toits, l’association Espaces et encore des milliers d’autres initiatives….
Se nourrir !
Si l’agriculture urbaine contribue modestement à la résilience alimentaire, elle dessine tout de même un chemin qui pourrait se révéler décisif en cas de crise.
On distingue 2 typologies de projets.
- Des producteurs généralistes comme Cultivate, Agripolis, Ferme Ouverte de Saint Denis ou encore Brooklyn Grange outre manche, qui cultivent sur les toits une grande variété de produits.
- Des structures spécialisées, souvent dans des productions de niche : champignons (La Boite à Champignons, Cycloponics), micropousses (Wesh grow, Paysan Urbain), poissons (Saumon de France), fleurs, houblon, spiruline, insectes et même du safran !
Agriculture urbaine et compost
Historiquement, l’agriculture urbaine a toujours pris en charge la valorisation des déchets urbains. Les Parisiens avaient inventé le système du tombereau, charrette réversible : côté pile elle transporte les fumiers et autres « boues urbaines » allègrement jetées par les fenêtres, côté face elle transporte les légumes ! En savoir plus
Aujourd’hui les conditions d’hygiène pour produire le compost se sont largement améliorées et le tout-à-l’égout permet de faire le tri des déchets urbains, mais le principe reste le même : le meilleur fertilisant, c’est le déchet composté ! Déchets verts, restes d’assiette, épluchures, tout se composte, et plus les produits sont riches, plus le compost sera fertile !
Le compost a de multiples vertus :
- Il régénère les sols appauvris en y apportant de la structure et de la matière organique
- Il stocke l’eau de pluie et le carbone
- Il fertilise les cultures
L’agriculture urbaine apparaît donc comme une solution idéale pour profiter du compost produit avec les déchets de la ville.
Notre accompagnement pour vos projets d’agriculture urbaine
Envie de déployer des projets d’agriculture urbaine, à l’échelle d’un bâtiment ou d’un territoire ?
Upcycle a a déjà de nombreuses réalisations à son actif !
WEBINAIRE | Collectivités : Comment intégrer la gestion innovante de vos biodéchets à vos autres projets de territoire ?
Paroles entendues auprès de responsables de Communauté d'Agglomération ou de Métropoles : "Existe t-il des solutions de traitement des biodéchets en ultra local?", "Existe-t-il des subventions ?", "En quoi le compostage de proximité est réellement vecteur de mieux-être pour les habitants de mon territoire ?"
Est-ce que cela vous parle ? Si c'est le cas sachez que vous n'êtes pas le (la) seul(e) !
Anouck Barcat et Arnaud Ulrich vous donneront des exemples précis, inspirés des territoires que nous accompagnons. Il vous donneront aussi les pistes-clés pour trouver les financements. Vous aurez ainsi une idée précise des coûts d'investissements nets restant à votre charge après subventions.
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