Par Maëlle Joulin. Article mis à jour le 4 juin 2024
Dans le cadre de la loi de Transition énergétique, tous les biodéchets devront être triés à la source puis valorisés d’ici fin 2023. Valorisés cela veut dire qu’au lieu d’être incinérés ou enfouis (ce qui est encore aujourd’hui le cas 9 fois sur 10) ils devront soit être compostés soit être méthanisés.
Pour beaucoup de ces biodéchets comme les déchets verts, les fumiers animaux, les boues de stations d’épuration, des techniques à grande échelle, compostage ou méthanisation, sont déjà en place. En revanche pour les biodéchets issus des villes les solutions sont beaucoup moins mûres. Ces déchets par leur hétérogénéité (d’un reste d’assiette à un emballage compostable, d’une fleur fanée à des tonnes de peaux d’orange) et les risques d’hygiène qu’ils comportent (viande, poissons,… [13]) représentent un véritable défi.
Deux choix s’offrent aux collectivités et aux syndicats de déchets, qui vont devoir proposer une solution pour traiter les déchets alimentaires de leurs habitants. Mais comment choisir ?
Dans cet article, fruit de 4 ans d’échanges et de recherche, vous découvrirez une synthèse de ces deux modes de valorisation avec comme prisme les déchets urbains.
Vous trouverez : une explication pédagogique, les chiffres-clés, les « co-produits » obtenus. De quoi comparer les implications économiques de ces solutions, mais aussi leurs impacts environnementaux et sociétaux.
Vous pouvez aussi retrouver tout cela dans un tableau comparatif à télécharger ici ⬇️
David contre Goliath
Au premier abord, comparer la méthanisation au compostage, c’est un peu assister en direct au match David contre Goliath. En effet, comment comparer un méthaniseur qui mesure 12m de circonférence, 10 mètres de hauteur, une emprise au sol de 200m2 avec ce que le grand public imagine être un composteur : un bac bois de 1m X 1,5m.
Dans les faits il y a dans les 2 technologies des machines de taille très différentes. Mais alors qu’en méthanisation la tendance est à construire des équipements de plus en plus gros, en compostage au contraire la tendance est à réduire les systèmes. En effet, la méthanisation est une industrie aux réglages délicats, il y a donc un intérêt à mutualiser le personnel et les outils de contrôle sur des volumes importants, quitte à plus transporter les biodéchets. Au contraire en compostage, il y existe aujourd’hui des techniques déjà très performantes et low tech pour un village de 2000 personnes. Il est donc souvent moins onéreux de réduire au maximum le transport et d’opter pour des solutions comme des composteurs micro-industriels.
Mais tout d’abord révisons un peu les fondamentaux pour ceux qui n’ont pas écouté au fond de la classe.
C’est quoi la méthanisation ?
La méthanisation transforme la matière organique en méthane (biogaz) et en résidu (digestat). Le processus se fait dans un méthaniseur, une cuve fermée dans laquelle la matière organique est transformée par des bactéries en l’absence d’oxygène (anaérobie) et sous l’effet de la chaleur 38°.
ADEME : “La méthanisation en 10 questions” (1)
On obtient ? Du méthane (biogaz) et un résidu (le digestat)
Le gaz est épuré puis directement injecté dans le réseau de gaz. Il peut aussi être brûlé pour produire de l’énergie et de la chaleur. Une partie de l’énergie produite est autoconsommée par l’unité de traitement et la quantité restante est vendue à un tarif bonifié. La quantité de biogaz produite dépend du déchet méthanisé : 1 tonne de déchets de céréales produit 312m3 de méthane (de quoi cuisiner pendant 13h ou couvrir une distance de 1147km pour un poids lourd roulant au GNC) en revanche 1 tonne de déchets alimentaires (soit la production de 8 500 habitants en un jour) ne produit que 63 m3 de méthane (et donc 2 heures de cuisine et de quoi alimenter une distance de 230 km pour un poids lourd)
Le processus de méthanisation produit également du digestat.
Le digestat obtenu représente des volumes très importants (1kg de digestat pour 1kg de déchets entrants). Il peut parfois être considéré comme un fertilisant et épandu sur les sols agricoles. Cependant, la qualité du digestat est très dépendante des déchets dégradés. Tous les digestats n’ont donc pas la même qualité agronomique et tous les sols et toutes les saisons ne sont pas adaptés à l’épandage des digestats. Leur épandage est donc très réglementé, et les accidents comme les pollutions de cours d’eaux ont des impacts forts sur l’environnement.(2) Si bien que désormais il est souvent demandé aux digestats d’être … compostés avant retour au sol.
C’est quoi le compostage ?
Le compostage consiste en une dégradation de la matière par des bactéries et des champignons, en présence d’oxygène et d’humidité. C’est le mot scientifique pour désigner les feuilles qui « pourrissent » et se transforment en humus au pied des arbres !
Le compostage, est considéré par la loi de Transition énergétique comme le mode prioritaire de valorisation des biodéchets, avant la méthanisation.
Bilan matière du compostage (source composteur électromécanique UpCycle) : 1kg de biodéchet => 0,45 kg de compost, soit de quoi faire pousser 0,8kg de légumes.
Les processus de compostage, outre du compost, génère de la chaleur, de l’humidité, et du CO2 (le fameux cycle de la matière organique). Les bactéries consomment de grandes quantités d’oxygène lors du processus. Si la matière est mal mélangée ou mal oxygénée, il peut se produire des poches anaérobies qui vont produire du méthane et des gaz souffrés, l’odeur devient alors forte et le bilan environnemental catastrophique. C’est d’ailleurs pour mettre fin à ces problèmes que les décharges n’auront bientôt plus le droit d’accepter des biodéchets en France.
On comprend mieux ici pourquoi la miniaturisation des équipements est pertinente. Dans l’état de nos connaissances l’optimum économique et écologique est atteint grâce à des solutions compostant de 30 à 3000 Tonnes de biodéchets par an. En dessous il faut utiliser de l’huile de coude pour brasser le compost, au-dessus il devient difficile d’éviter des poches d’anaérobie.
Quelques chiffres-clés
Vous voilà expert désormais en mode de valorisation des biodéchets ! Vous avez certainement envie de quelques chiffres-clés. Les voici.
On estime le volume des biodéchets ménagers (alimentaires) méthanisés à 900 000T en 2016, soit 11% des volumes(3). VS 7,7millions de tonnes de biodéchets compostés soit 35% des volumes (4). Ces volumes de biodéchets sont surtout constitués de déchets verts et de boues d’épuration.
En 2018 la France comptait 809 sites de méthanisation, tout type de valorisation et d’unité confondus[3] et la filière connaît toujours une évolution rapide. La majorité des méthaniseurs sont agricoles en France c’est à dire installés par un agriculteur sur son exploitation pour traiter ses effluents d’élevage.
En ce qui concerne le compostage l’ADEME fait état de 669 centres de compostage de Déchets Ménagers et Assimilés (DMA) en 2016 mais cela ne compte pas tous les points de compostage collectifs qui fleurissent en France et les bacs bois des particuliers. En outre ces plateformes n’acceptent pas tous les déchets alimentaires susceptibles de contenir de la viande [13] pour des raisons d’hygiène, car les règles sanitaires sont beaucoup plus strictes.
Comparatifs des impacts : énergétique, écologique, économique, social, hygiène, bilan carbone
On l’a compris les méthaniseurs actuels peuvent traiter relativement peu de déchets urbains. Par ailleurs les grandes plateformes de compostage sont déjà saturées et rarement volontaires pour gérer ces déchets plus complexes.
Il va donc falloir profondément aménager ces 2 technologies pour les rendre compatibles avec les déchets urbains. Le secteur fourmille d’ailleurs d’initiatives : micro méthanisation, compostage micro-industriel, digesteurs … un énorme effort de R&D est en cours, lequel les décideurs publics doivent ils soutenir ?
Évacuons tout de suite les solutions de séchage ou de digesteur, utiliser de l’énergie pour déshydrater les déchets n’a aucun sens écologique et rarement un sens économique. Une fausse bonne solution régulièrement dénoncée par l’ADEME.
Dans la suite de cet article, nous dressons le bilan de la méthanisation et du compostage en fonction de 6 critères : énergétique, écologique, économique, social, hygiénique et bilan carbone. En fonction de l’axe prioritaire de développement de votre territoire, vous pourrez ainsi déjà avoir une bonne idée de la solution la plus adaptée à votre échelle.
Vous pouvez aussi retrouver tout cela dans un tableau comparatif à télécharger ici ⬇️
ROUND 1 Match énergétique – Victoire de la méthanisation mais…
Derrière la méthanisation, il y a l’idée de produire du biogaz, donc d’améliorer notre indépendance énergétique.
Une unité de méthanisation traitant 15 000 tonnes par an produit en moyenne de quoi chauffer 500 maisons ou alimenter 60 bus urbains (1).
Par ailleurs le digestat est un fertilisant efficace sous certaines conditions, un méthaniseur pourrait réduire jusqu’à 50% les besoins de fertilisants importés (6) ce qui est encore plus significatif d’un point de vue énergétique.
Par ailleurs la majorité des méthaniseurs en France brûlent directement le gaz pour produire de l’électricité. Les exploitations agricoles disposent donc via les circuits de refroidissement des moteurs d’une source abondante de chaleur pour chauffer les élevages, sécher la paille,…
Pour comprendre le potentiel d’une telle filière, il suffit de traverser la frontière ! Ces dernières années certains voisins européens tels que l’Allemagne, la Suisse ont mis en place des systèmes généralisés de tri à la source des biodéchets avec comme mode de traitement privilégié la méthanisation dans l’objectif d’améliorer leur indépendance énergétique. Ainsi l’Allemagne et la Suisse arrivent en tête des pays de l’UE en nombre d’installations rapporté au nombre d’habitants.
Toutefois, contrairement à ce qu’on pourrait penser la part des déchets ménagers méthanisés dans ces installations est très faible. Les unités de méthanisation allemandes valorisent essentiellement des déchets de cultures et du maïs cultivés spécifiquement à cette fin. En Suisse les méthaniseurs sont essentiellement nourris par les boues de STEP.
On assiste ainsi actuellement à un vrai paradoxe : la méthanisation sert dans l’esprit du grand public et de nombre de décisionnaires à traiter des déchets urbains ou les fumiers des animaux d’élevage, alors que dans la réalité ces 2 sources de déchet ont un intérêt moyen pour la méthanisation.
La raison : les déchets alimentaires ont un pouvoir méthanogène moyen, 63 m3 CH4/t matière brute (7) contre 312 m3 CH4/t matière brute pour les matières végétales agricoles. En matière de déchets urbains, seuls les huiles ont un fort pouvoir méthanogènes, mais leur bilan énergétique est encore plus favorable quand on les transforme directement en biocarburant. 1l d’huile usagée permet de produire 1,2l de biocarburant !
Dans la pratique, un grand nombre d’agriculteurs méthaniseurs mettent en œuvre des cultures dédiées comme le maïs, la betterave ou la pomme de terre pour améliorer la qualité des intrants dans leurs méthaniseurs et augmenter leurs productions de biogaz, et ainsi pouvoir en vendre assez pour rentabiliser leurs investissements.
Pouvoirs méthanogènes de différents intrants de méthanisation (m3 CH4/t matière brute) (source : Base de données Methasim, IFIP 2018)
La France a pris ses dispositions pour limiter la concurrence entre cultures alimentaires et cultures énergétiques en n’acceptant que les intercultures, mais vu le coût des équipements, ce garde-fou écologique semble parfois fragile, et nous n’avons qu’une solution très partielle pour nos déchets urbains. La majorité des méthaniseurs n’en n’acceptent pas plus de 20% dans leur apport global.
Donc oui la méthanisation est efficace d’un point de vue énergétique… pour une exploitation agricole et ses productions/déchets.
Côté compost, il n’est pas un très gros pourvoyeur d’énergie. Le processus produit bien spontanément de la chaleur, mais elle difficile à récupérer. Le compost est en revanche un excellent amendement pour les sols, il réduit les besoins en eau et apporte des nutriments doucement aux plantes. Géré de manière technique (travail sur la maturité des composts), il peut même servir de fertilisant à haut rendement, mais cette pratique est encore peu répandue et requiert encore de la recherche.
ROUND 2 Match écologique – Victoire du Compostage
Dans de nombreux cas pratiques il nous apparait qu’aujourd’hui les solutions de compostage présentent un bilan global supérieur.
Pour les très petits émetteurs (particuliers, petits restaurants), un composteur en bac bois pour les épluchures et le marc de café est simple d’utilisation et efficace.
Pour les plus gros émetteurs, les solutions de compostage micro-industrielles développées par des structures comme UpCycle gagnent le match. Investissement réduit, exploitation possible par un acteur local, sans risque et acceptant tout type de biodéchet.
Autre intérêt essentiel du compostage : produire du compost ! Donc améliorer notre indépendance aux engrais chimiques.
Une ville de 20 000 habitants qui composterait 100% de ses biodéchets produirait assez de compost pour produire 85% de ses besoins en légumes ( Outil interne UpCycle, demandez votre bilan personnalisé pour votre ville ). Cela n’est pas l’indépendance alimentaire, mais c’est déjà un vrai pas dans cette direction.
Le matériel est durable, les unités de petite échelle permettent de réduire au plus juste l’usage de camions poubelles.
Coté méthanisation il y a 2 réalités
Les « petits » méthaniseurs à la ferme valorisent les déchets et les intercultures de la ferme et les déchets alentours. Simples, ils ont un faible potentiel de nuisance et tout est récupéré.
Les « gros » méthaniseurs coûtent 7 millions d’€ et plus, engloutissent des dizaines de milliers de tonnes de lisiers et de déchets. Ils doivent absolument être remplis à plus de 95% de leurs capacités pour être rentables. Du coup pour les remplir on fait venir des biodéchets à plusieurs centaines de km à la ronde. C’est le cas en France, en Suisse, en Allemagne, partout où il y a de gros équipements. Mais dans le temps ces gros méthaniseurs sont complexes à entretenir, ils peuvent perdre jusqu’à 5% de leur production de biogaz via des fuites. En outre épandre les énormes volumes de digestats produits pose de véritables défis logistiques et écologiques. Les risques de pollution des eaux, mais aussi de destruction des sols et de nuisances olfactives sont importants.
Lire notre article “réchauffement climatique : lutter grâce à l’agriculture carbonée et au compost”…
ROUND 3 Match économique : le compostage 2 fois moins cher
D’un point de vue économique, la rentabilité des installations de méthanisation n’est pas encore prouvée
L’ADEME mentionne ainsi que « La technique est assez lourde en investissements (2 à 20 millions d’euros par unité) et la rentabilité des installations actuelles de méthanisation agricoles repose encore assez largement sur un allègement du coût par des aides à l’investissement et des tarifs de rachat de l’électricité spécifiques ».
Il y a 3 coûts :
Le coût d’investissement (Hors subvention) d’une installation de méthanisation en milieu agricole est de 195€/tonne de déchet (8). De plus, les coûts d’investissement de la méthanisation peuvent être alourdis par des coûts supplémentaires au démarrage dû à des difficultés techniques. C’est particulièrement le cas pour la méthanisation des OMR et des biodéchets. Par exemple, pour le centre de valorisation organique de Lille (CVO) – l’une des trois premières unités de méthanisation française destinées aux biodéchets – il a fallu injecter 3 millions d’euros supplémentaires au démarrage, dus à la sous-estimation de l’hétérogénéité des biodéchets traités. En effet, la méthanisation est particulièrement bien adaptée aux matières organiques riches en eau et en amidon, et facilement dégradables, comme les déchets d’agriculture en gros volumes (9).
Le coût de collecte, indispensable pour acheminer les déchets jusqu’à l’unité de traitement : 174€/T pour les biodéchets (10) en moyenne.
Les coûts d’exploitation sont variables selon les dimensionnements et le type de déchet traité et peuvent être couverts par la vente du surplus d’énergie produite, ils représentent 4 à 8% des coûts d’investissement.
À noter que les coûts de rachat de l’électricité sur les méthaniseurs sont pour les petites unités de 17cts/kwh, 2cts de plus que le prix de l’électricité pour le grand public. L’énergie solaire, dont le coût diminue constamment, va questionner de plus en plus fortement l’intérêt de produire de l’électricité à partir de biomasse, le coût du kwh solaire est inférieur à 9cts (11).
Les prix de marché constatés par UpCycle pour les collectivités des solutions collecte + méthanisation sont de l’ordre de 600€/T. Pour les usines agro-alimentaires, où la collecte est plus massifiée et l’intérêt méthanogène plus élevé, les prix peuvent descendre jusqu’à 140€/T.
Coté compostage tout dépend de la solution envisagée.
Pour les déchets « simples » comme les épluchures ou le marc de café, le composteur basique est la solution la moins onéreuse, de 40 à 120€/T en collectivité selon le niveau d’accompagnement. Cette solution ne permet de capter qu’une minorité de biodéchets. Resteront dans les poubelles les restes d’assiette, la viande [13] , les agrumes, et demain les emballages compostables.
Nous avons développé des outils de simulations élaborés pour estimer le coût complet d’une démarche de sensibilisation + distribution de sacs à biodéchet, collecte et compostage dans le quartier. Nous arrivons, avec des techniques comme le compostage électromécanique à des coûts totaux non aidés compris entre 280 et 380€/T, selon les cas de figures. L’avantage : cette technologie de compostage permets de valoriser tous les restes alimentaires, y compris viande [13] , agrumes, et les emballages compostables.
Le compostage en plateforme agréé SPAN 3 [13] est dans le même ordre de prix si les camions font peu de km, avec une collecte nettement plus coûteuse et un coût de valorisation inférieur. Dès que les camions font des tournées trop longues, les prix montent de plus de 20%. Or il n’est pas facile d’installer une grosse plateforme de compostage dans un contexte urbain, car ce type de plateforme requière de l’espace.
ROUND 4 Match social : Carton plein pour le compostage de quartier
Côté méthanisation, les petites plateformes à la ferme peuvent jouer un rôle décisif dans l’aide économique aux agriculteurs. Elles permettent de réduire les coûts (de chauffage, d’engrais) et de générer un revenu complémentaire.
L’ADEME considère qu’en moyenne, le traitement de 10 000 tonnes de déchets se traduit par la création d’un ETP s’il y a mise en décharge, de 3 à 4 ETP en cas de valorisation par incinération, compostage ou méthanisation, de 11 ETP si les déchets sont menés en centre de tri et de 50 ETP en cas de démantèlement de produits usagés complexes (12).
Dans le détail, Selon une enquête du cabinet Transitions, la méthanisation représentait 4052 emplois en France en 2018. L’étude précise qu’ils pourraient être 17 000 à l’horizon 2030 (en atteignant un objectif de 7 % de biogaz dans la consommation de gaz).
Côté compostage de quartier, le gisement d’emploi est fertile. Il peut devenir un véritable outil d’insertion sociale. La solution d’UpCycle génère, pour un composteur de 8000 habitants, ½ équivalent temps plein en insertion. Dans une ville de 40 000 habitants la gestion des biodéchets peut donc représenter un potentiel de 2,5 équivalents temps plein en insertion, c’est loin d’être neutre.
Mais en termes de création de lien social les projets de compostage de quartier sortent grands vainqueurs de ce match, car ils prennent vie au plus près des habitants. De ce fait un certains nombres d’animations, comme « l’apéro compost » par exemple – qui consiste à se réunir pour retourner le compost et vérifier la maturation – créent du lien social fort et efficace par de nombreuses associations.
D’une façon générale l’usage du compost est l’occasion pour les habitants de végétaliser le quartier. Culture de fleur ou de légumes, on ne compte plus les projets d’agriculture urbaine ou de jardin partagés, tous ont un besoin vital de compost !
ROUND 5 Match des nuisances – Plus c’est petit, moins ça sent.
Gros défi pour les 2 technologies, le risque d’odeur est fort dans les 2 cas, et d’autant plus que les volumes mis en œuvre sont importants.
Les odeurs, rats et autres moucherons sont en effet provoqués par de la matière fraiche. Dans les méthaniseurs on la retrouve en amont, car ces derniers stockent en permanence de gros volumes de déchet pour garantir un approvisionnement régulier. L’odeur vient aussi parfois du lixiviat. Si ce dernier n’est pas bien stabilisé, il peut sentir fortement l’ammoniac.
Pour le compostage, c’est l’oxygénation qui va être critique. Sur les grosses plateformes difficiles de parfaitement remuer et aérer la matière en permanence, des odeurs de décomposition résiduelle vont donc se former, car oui un compost parfaitement équilibré ne sent rien, mais plus il y a de matière, plus il est difficile à équilibrer. C’est pourquoi le compostage sous enceinte se développe de plus en plus. Il permet d’aspirer les odeurs et de les traiter avant qu’elles ne soient évacuées. Sur nos composteurs Démeterra nous mettons en œuvre jusqu’à 3 technologies de traitement d’odeur différentes !
Le joker du composteur : l’auto-hygiénisation. Pour éliminer tous les pathogènes, les déchets doivent monter à plus de 65° pendant 3 jours. Impossible dans la méthanisation ou les bactéries méthanogènes vivent autour de 40°. C’est en revanche facile pour toutes les solutions de compostage professionnel, sur nos machines par exemple la température de 65° est atteinte spontanément après 3 ou 4 jours. Les éventuels pathogènes sont détruits et remplacés par des bactéries et des champignons inoffensifs pour l’homme, la nature est bien faite ! Cette gestion pilotée des températures permet de composter plus vite. Nos machines font en 2 mois ce qu’une plateforme de compostage professionnelle fait en 6 mois.3
Final round – Et le plus simple dans tout ça ? Victoire par K-O du compostage
Le grand défi de la méthanisation reste son manque de souplesse.
Un méthaniseur pour être efficace doit être gros et doit toujours être rempli. Il impose donc à un territoire de drainer l’ensemble des déchets vers lui, et à ne surtout pas baisser sa production de déchets ! En outre un méthaniseur sélectionne ses déchets. Le marc de café en grande quantité inhibe la méthanisation, les emballages compostables n’ont pas la température requise pour se dégrader, les déchets cellulosiques sont interdits… le méthaniseur est exigeant.
Le compostage individuel est aussi exigeant, car tout ne peut pas être mis dedans, et il faut régulièrement retourner les matières.
Dès qu’on passe à une échelle importante comme un groupe de 2000 habitants et qu’on s’équipe de matériel professionnel, il devient simple : il suffit de broyer en amont. Os, fruits de mer, viande [13] , agrumes, bois, emballages compostables, les composteurs professionnels comme ceux d’UpCycle sont très tolérants ! Tolérance aux volumes également, sur nos machines les apports peuvent aller de 50 à 120% de la capacité nominale, indispensable quand on a des congés à gérer ou qu’on consomme plus de légumes en été.
Instruction de tri plus simple, capacité à s’adapter à la hausse comme à la baisse aux volumes, le compostage est nettement plus simple que la méthanisation.
CONCLUSION : La réponse dépend de votre territoire
Pour la méthanisation :
Les collectivités rurales, dans les régions où l’élevage est important et où les sols permettent l’épandage du digestat auront intérêt à développer avec les agriculteurs du territoire des solutions de méthanisation. Cela peut aider le territoire à réduire sa dépendance aux engrais et aux énergies fossiles. Mais attention, compte tenu de la quantité relativement limitée d’énergie produite, le bilan énergétique devient rapidement négatif si les déchets viennent de loin, privilégier les installations à la ferme et l’injection directe de gaz dans le réseau pour améliorer le bilan écologique.
Les gros émetteurs de matière grasse/amidonnée. Matières à fort potentiel méthanogène, il serait dommage de ne pas valoriser cette énergie en biogaz. Pour compléter le modèle des volumes connexes seront surement captés autour. Attention cependant à s’assurer d’une grande pérennité des apports de matière favorable, car le retour sur investissement est supérieur à 10 ans.
Pour le compostage :
Composteur Micro industriel comme Démeterra d’UpCycle
Particulièrement adaptés aux quartiers denses, qui cherchent à réduire leur trafic de camion et à convaincre les habitants d’adopter de nouvelles pratiques de tri. Les quartiers en projet de végétalisation apprécieront la disponibilité de gros volumes de compost. Pour les quartiers à fort enjeux sociaux, les animations, la gestion du composteur et la revente du compost sont des sources d’emplois pérennes ancrés dans une réalité économique
Pour les communes isolées de plus de 5000 habitants, un composteur permettra de gérer simplement l’ensemble des biodéchets du territoire avec un cout d’investissement réduit. Le composteur peut être géré par un agriculteur
Pour les cuisines centrales, les sites hospitaliers ou scolaires, les restaurants administratifs. Adopter un composteur sur site va réduire vos coûts et votre empreinte écologique, tout en permettant des animations porteuses de sens pour les usagers ou des associations partenaires.
Composteur en bac bois
La solution idéale pour des associations de quartiers qui désirent initier une démarche de cohésion sociale à cout réduit.
Parfait pour composter les gisements simple et de petits volumes, comme le marc de café d’une cafétéria ou les épluchures de légumes. Souvent des poules ou un lapin peut vous permettre d’augmenter la variété des déchets que vous pouvez apporter. À ne mettre en œuvre que pour les petits sites, car risque de nuisances, surtout en été.
Plateforme de compostage
Pour les très gros émetteurs de déchets à faible potentiel méthanogène et sans risque d’hygiène. Déchets verts, de fruits et légumes, de café,… ces déchets simples seront efficacement compostés sur une plateforme de compostage.
Et si nous vous aidions à trouver la meilleure solution pour votre territoire ?
(3) Le Livre Blanc UpCycle – « Déchets alimentaires comment tu me traites ? »
(4) Source : Déchets chiffres clés : l’essentiel 2018 ADEME
(5) ADEME, 2020. Chiffres clés du parc d’unités de méthanisation en France au 1er Janvier 2020. 48 p.
(6) 16,9 Gwh de moyenne pour une consommation moyenne de 8 745kwh pour un foyer, source : https://www.entraid.com/articles/unites-de-methanisation-cogeneration-injection
(7) https://www.entraid.com/articles/projet-methanisation-innovant-vertueux-lot.
(9) Pouvoirs méthanogènes de différents intrants de méthanisation (m3 CH4/t matière brute) (source : Base de données Methasim, IFIP 2018)
(10) https://bourgogne-franche-comte.ademe.fr/sites/default/files/comparaison-metha-france-allemagne.pdf
(11) SENAT, 2020. Traitement des ordures ménagères : quels choix après la Grenelle ? Disponible sur : https://www.senat.fr/rap/r09-571/r09-5712.html
(12) ADEME, 2018. Etude technico-économique de la collecte séparée des biodéchets. 17 p.
[13] Nous vous recommandons de ne pas mettre de produit carné ou poisson cru pour des raisons réglementaires ou olfactives.
FICHE PRATIQUE | Compostage VS Méthanisation, tableau comparatif
D'un coup d'œil comparez ces solutions selon des critères de coûts, capacité, type de déchets acceptés, produits, empreinte carbone, etc. On vous explique notre méthodologie en introduction. Pour tous les chiffres, on vous donne les sources.
3 raisons de le télécharger :
Pour comparer rapidement (2 min) et de façon synthétique les deux modes de valorisation compostage électro-mécanique et méthanisation.
Se faire une idée du coût par €/T, du type de déchets acceptés, du volume, et de l'impact environnemental de chacune de ces solutions.
Il a fallu toute l'expertise de l'équipe de R&D de UpCycle pour réussir à rassembler des critères communs et des chiffres de comparaison homogène.
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