Par Maëlle Joulin. Article mis à jour le 7 avril 2022
HQE, BREEAM, LEED…
HQE (Haute Qualité Environnementale), BREEAM et LEED sont les certifications environnementales des bâtiments, qui se partagent le marché français. Similaires dans leurs grandes lignes (HQE est française, BREEAM britannique et LEED américaine), ces certifications notent, selon un certain nombre de critères appelés référentiels, les performances environnementales de l’immobilier tertiaire. UpCycle, avec l’aide d’ekodev*, vous propose un petit tour d’horizon de ces certifications.
Explications
Nées dans les années 90, ces certifications ont pris énormément d’ampleur dans les années 2000, impulsées par les réglementations, telles que les lois Grenelle ou la Loi de Transition Énergétique qui poussent les bâtiments à être plus vertueux environnementalement. Ce qui paraissait être une niche dans les années 2000 est désormais très courant au sein de gros sites, et on trouve même aujourd’hui en Ile-de-France un grand nombre de sites doublement ou même triplement certifiés.
Le champ d’action de ces certifications opère à 3 niveaux…
1) Le premier s’applique à la construction ou la rénovation de bâtiments.
2) Le deuxième sur la qualité d’exploitation et d’usage du bâtiment.
3) Quant au troisième (moins présent en France cependant), il a pour objectif d’agir à l’échelle du quartier et l’environnement du bâtiment.
…aux ratings variés et thématiques similaires
Afin de calculer les niveaux de performance, chacune de ces certifications fonctionne de façon différente, tout en agissant sur des thématiques similaires. La britannique BREEAM va s’appuyer sur 10 thématiques appelées cibles, avec 5 niveaux de certifications allant de « Pass » à « Outstanding ». La française HQE se découpe en 14 cibles environnementales et 5 niveaux d’évaluation allant de « pass » à « exceptionnel ». Finalement, l’américaine LEED se découpe en 6 thématiques et certifie par un système de points, en 4 niveaux : « certifié », « argent », « or » et « platine ».
Les bâtiments tertiaires seront certifiés sur plusieurs thèmes / cibles, que sont l’énergie, le confort/la santé, le transport, la biodiversité, les nuisances & pollutions, les matériaux et les déchets. Certaines certifications (comme HQE) jugeront même du management du projet. Si BREEAM et LEED s’appuient davantage sur la partie environnementale, HQE présente des cibles plus orientées vers l’Homme.
Petit aparté: les savoirs utiles
Savoir utile n°1
La plupart des certifications sont aujourd’hui délivrées en Ile-de-France, où se trouve un grand nombre de bâtiments tertiaires, et de sièges. Le choix de la certification dépendra beaucoup de la nationalité de l’investisseur ou du propriétaire.
Savoir utile n°2
Notons qu’elles ne sont pas une norme légale, chaque bâtiment pouvant décider ou non de certifier leurs bâtiments. Cependant, un grand nombre d’appels d’offres en font un pré-requis, poussant les asset managers (ceux qui détiennent le bâtiment) ou les occupants de pousser à la certification des bâtiments.
Dans la jungle, terrible jungle
Evidemment, ces certifications sont les plus connues dans la jungle des certifications ou labels existants. Quand HQE, BREEAM et LEED demeurent assez généralistes, d’autres labels vont davantage se concentrer sur des critères spécifiques, comme le bien-être des employés (labels OsmoZ ou Well), très sollicité aujourd’hui.
Quelles en sont les limites ?
Limite n° 1: chaque entreprise est libre de mener son action pour pouvoir répondre aux critères. Dès lors, deux entreprises qui auraient de très bons résultats en HQE ou BREEAM peuvent mener des actions très différentes. L’une pourrait par exemple se focaliser sur le transport et l’énergie quand l’autre s’appuierait sur les déchets et la biodiversité. Il n’y a donc pas de nécessité d’être également performant sur tous les critères. En revanche, les critères se renforcent au fur-et-à-mesure des années, obligeant les professionnels du secteur à renouveler leurs actions et ne pas rester sur leurs acquis.
Limite n°2: se trouve dans son exploitation. Un immeuble certifié lors de sa construction peut par la suite ne plus être vertueux environnementalement par une mauvaise gestion. Par exemple, mettre en place le tri au bureau qui finalement ne sera pas trié au niveau du local poubelle, ou encore une fuite qui peut impacter la performance environnementale du bâtiment.
Et quelles sont les tendances pour les bâtiments professionnels ?
Aujourd’hui, les professionnels sont plus regardants sur l’approche en cycle de vie du bâtiment, qui consiste à réduire l’empreinte carbone des matériaux du bâtiment, et à optimiser les bilans des GES lors de l’exploitation.
Moins techniques, mais très sollicités sont tous les sujets liés au confort, au bien-être des salariés. La notion de bonheur et qualité de vie au travail prennent de plus en plus d’ampleur, et toute la difficulté réside dans la mesure de ces critères, peu matériels. Bon nombre de responsables d’exploitation – comme les responsables des services généraux – ont pour mission d’améliorer cela. Il s’agit concrètement d’améliorer leur confort (par exemple par l’auto-partage, l’installation de salle de sport…) tout en les sensibilisant à l’environnement d’un point de vue plus global par le biais d’animations.
Un peu de concret : quelques actions pour valoriser vos démarches environnementales auprès des salariés
Dans la famille « Transport » :
réalisez et/ou suivez votre plan de mobilité avec www.ekopdm.com et proposez des nouvelles mobilités à vos collaborateurs. Exemple avec BlaBlaLines (application courte distance de BlaBlaCar) qui propose des solutions de covoiturage pour les entreprises
Dans la famille « Déchet » :
avec « Marc contres Pleurotes », collectez le marc de café de votre site et bénéficiez d’animations sur place (ateliers DIY, sensibilisation économie circulaire). Simple, gourmand, et circulaire.
Dans la famille « Biodiversité » :
installez des ruches sur les toits ou des potagers urbains circulaires, autonomes et permacoles avec les potagers UpCycle. Parfait si vous avez des espaces inutilisés au sein de votre bâtiment (toits, caves, parkings..)
Cet article a été écrit par Claire de l’équipe d’UpCycle, avec l’aide précieuse d’ekodev* et les lumières de Bruno Kergrohen d’Arp Astrance.
*ekodev c’est quoi ?
ekodev est une agence de Conseil et de Services qui vous accompagne dans votre démarche de Développement Durable et sa mise en pratique au travers d’actions concrètes. Créée en 2009 par 3 ingénieurs spécialisés dans les domaines du transport, de l’informatique et de l’éco-conception, l’entreprise réunit aujourd’hui 20 collaborateurs. ekodev a développé son expertise et son savoir-faire dans le conseil, le déploiement de solutions et la communication aux côtés de plus de 350 entreprises et collectivités qui ont choisi de lui faire confiance.
FICHE PRATIQUE | Calculez l’empreinte carbone de vos déchets alimentaires
Vous vous demandez quelle différence ça peut faire de jeter vos déchets alimentaires dans la poubelle classique plutôt que de les composter ? Grâce à cette calculatrice vous pourrez découvrir votre taux de GES émis lorsque l’on jette des déchets dans la poubelle plutôt que de les composter. Vous pourrez aussi découvrir les économies de GES que vous pourriez faire grâce au compostage.
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