Comment le compost va sauver le monde : Épisode 2

Épisode 2/4 : le compost préserve l’eau des sols

Le compost, un super-héros ! Notre nouvelle série décrypte comment le compost va sauver le monde.

Après un premier épisode consacré au pouvoir fertilisant du compost, découvrez aujourd’hui comment le compost permet de préserver l’eau, ressource rare et précieuse.

Par Maëlle Joulin. Article mis à jour le 1 février 2022

SÉRIE : Comment le compost va sauver le monde !

Ép 2 : Le compost préserve l’eau des sols

Vous avez loupé le 1er épisode ? Retrouvez le ici ! 

Le défi : la surconsommation d’eau en agriculture

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L’agriculture est une grande consommatrice d’eau : elle représente 70% de la consommation d’eau dans le monde, selon les chiffres de la FAO. On parle de milliards de mètres cubes annuels rien que pour la France : les prélèvements d’eau pour les usages agricoles représentaient 3 milliards de m3 en 2013[1], eaux de surface et eaux souterraines confondues. Les cultures ont donc tant besoin d’eau ? En fait, pas vraiment, vous allez voir.

 

L’eau prélevée est en grande majorité destinée à l’irrigation des surfaces agricoles. On estime qu’à l’échelle mondiale, plus des 2/3 de l’eau tirée des cours d’eau, des lacs et des couches aquifères est utilisée pour l’irrigation. Ces prélèvements ont augmenté de 60% depuis les années 1960 sous l’effet de la « révolution agricole » et de la pression démographique[2]. C’est en Asie que cette progression est la plus spectaculaire : la riziculture s’est imposée pour faire face à la fois à un climat aride et à une forte croissance démographique.

En France, l’irrigation est moins nécessaire et par conséquent peu pratiquée : seule 6% de la surface agricole utile est irriguée[3]. L’irrigation est essentiellement utilisée dans les grandes plaines céréalières, car elle permet de doubler, voire de tripler les rendements de céréales.

Et pourtant, près de 80% des prélèvements d’eau à usage agricole, en France, sont utilisés pour l’irrigation ! Incroyable, n’est-ce pas ? Eh oui, car irriguer, c’est d’abord gaspiller. La forme d’irrigation la plus pratiquée, l’irrigation gravitaire ou irrigation de surface, a des rendements extrêmement faibles : 60 à 65% de l’eau utilisée n’alimente ni les sols ni les cultures, soit parce qu’elle s’infiltre trop rapidement, soit, et c’est le phénomène le plus important, parce qu’elle s’évapore.[4]

 

Pire encore : l’irrigation dégrade les sols. Mal pratiquée, elle peut les assécher, les éroder et les saliniser, au point parfois de les rendre stériles. Cela se produit lorsque l’eau est présente en trop grande quantité dans les sols. Elle ne peut plus s’infiltrer dans les nappes sous-jacentes et remonte alors vers la surface par capillarité. En s’évaporant, elle laisse sur les sols les sels minéraux qu’elle a dissous en profondeur.

L’enjeu ? Il est immense. L’eau est une ressource rare et finie, polluée par les pesticides et les nitrates, fragilisée par le réchauffement climatique. Mais sans eau, il n’y a pas de culture, pas de vie ! Pour répondre aux besoins alimentaires d’une population mondiale croissante, une eau abondante et propre est indispensable. On estime qu’il faut 3000 litres d’eau pour produire la ration alimentaire quotidienne d’un seul être humain[5].

 

Comment agir ?

Il est possible, tout d’abord, de réduire la consommation d’eau à des fins agricoles. L’usage de l’irrigation, en particulier de l’irrigation gravitaire, peut être délaissé au profit de techniques plus douces et plus adaptées. L’irrigation en goutte-à-goutte, par exemple, est dotée d’une bien meilleure efficacité.

Ensuite, on peut agir sur d’autres leviers en préservant l’humidité du sol et sa capacité à retenir l’eau. On parle de rétention d’eau : il s’agit de la quantité d’eau, généralement exprimée en pourcentage du volume du sol, qui reste contenue dans le sol lui-même. À partir de 50%, on considère que le sol a une bonne rétention d’eau, c’est-à-dire qu’il apporte suffisamment d’eau aux plantes. C’est un bon support pour les cultures, en particulier pour le maraîchage.

 

Quel est le super pouvoir du compost ?

 Le compost a une excellente capacité de rétention d’eau. Lorsqu’il est mûr et bien réalisé, il atteint un taux d’absorption d’eau de 70%[6], ce qui est exceptionnel !

Et ce n’est pas tout : épandre du compost sur les terres améliore la capacité globale de rétention du sol : ainsi, l’ajout de 1% de compost au mélange de sol, dans sa couche supérieure, augmente d’environ 1,5% la capacité de rétention d’eau de ce sol.

En fait, la rétention est meilleure lorsque la structure du sol est plus aérée et que sa texture est plus fine, car il a alors davantage de surface d’absorption. C’est pour cela qu’un sol très minéral ou compact retient très mal l’eau. Plus il contient de matière organique en revanche, plus il l’absorbe. Et le compost, c’est bien de la matière organique de très belle qualité ! En alimentant la vie des sols, il les rend meubles et bien émiettés, les protège contre l’évaporation et les infiltrations.

 


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[1] Ministère de la Transition écologique, https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/les-prelevements-deau-douce-en-france-les-grands-usages-en-2013-et-leur-evolution-depuis-20-ans?rubrique=&dossier=217
[2] https://www.cieau.com/connaitre-leau/les-ressources-en-france-et-dans-le-monde/ou-en-sont-les-ressources-en-eau-dans-le-monde/
[3] Ministère de la Transition écologique, https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/les-prelevements-deau-douce-en-france-les-grands-usages-en-2013-et-leur-evolution-depuis-20-ans?rubrique=&dossier=217
[4] Entre Deux Eaux, 2009, http://entre2o.free.fr/?p=277
[5] Unesco, 2006, https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000144409_fre
[6] Essai comparatif de compostage de fumier de bovins, https://econature.fr/pdf/compostage_capacite_retention_eau.pdf
Pour aller plus loin

Solution | Quel est votre mode de compostage idéal ?

Dites nous comment vous souhaitez utiliser le compost obtenu, nous vous dirons comment le produire !

Qu'allez-vous faire du compost ? Une question toute bête qui va vous permettre de définir votre mode de compostage idéal. Car en fonction de l'utilisation du compost ( vente, fertilisation de dols en agriculture biologiques, distribution à ses voisins..) le compost devra avoir été produit selon des normes différentes.

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Questions fréquentes

Le compost est une matière formidable et aux multiples usages.

Actuellement 100% de nos machines ont produit du compost normé NF U 44051, après maturation de 8 semaines. Cette norme indique que le compost est utilisable en Agriculture Biologique*.

Nos clients utilisent le compost directement sur leurs espaces verts, ou le donnent à leurs salariés, à des associations d’Agriculture Urbaine ou à des maraichers bio. Nous proposons aussi des solutions pour emballer le compost et le revendre.

Identifier des exutoires à impacts positifs pour le compost fait partie de la mission d’accompagnement d’UpCycle.

En milieu urbain l’enjeu est qu’il ne soit pas contaminé (par des bouts de plastique par exemple), et qu’il soit homogène. Une grande partie de la qualité du compost se joue donc à l’étape du tri, Upcycle propose pour cela des formations adaptées.

 

*cette utilisation est conditionnée au respect des exigences définies par l'annexe Il du
règlement d'exécution (UE) 2021/1165 de la Commission du 15 juillet 2021 autorisant
l'utilisation de certains produits et substances dans la production biologique et établissant la
liste de ces produits et substances, qui précise :
« Les engrais, amendements du sol et éléments nutritifs énumérés dans la présente annexe peuvent être
utilisés en production biologique pour autant qu'ils soient conformes:
- aux législations applicables de l'Union et nationales sur les fertilisants, en particulier, le cas échéant, le
règlement (CE) n° 2003/2003 et le règlement (UE) 2019/1009; et
- à la législation de l'Union sur les sous-produits animaux, en particulier le règlement (CE) n° 1069/2009 et
le règlement (CE) n°142/2011, et notamment ses annexes V et XI. »

On parle de compostage industriel, par opposition au compostage domestique.

En compostage industriel on a la certitude que toutes les matières sont hygiénisées, c’est à dire exposées à des températures de 70° minimum pendant 1 heure.

Cela permet de mettre une plus grande variété de produits à composter, comme de la viande, des agrumes, des coquilles d’œufs, mais aussi des emballages compostables (« OK Compost »).

Souvent le compostage industriel se fait via de grandes plateformes en andain. Mais nos composteurs électromécaniques sont également considérés comme du compostage industriel, on parle souvent de compostage micro industriel.

Un compost parfaitement géré ne produit pas d’odeur désagréable.

Mais il peut arriver des déséquilibres dans le composteur électromécanique, par exemple si on composte d’un coup beaucoup de produits gras. Dans ce cas la matière peut se retrouver déséquilibrée et peut dégager une odeur désagréable.

Pour vous garantir une utilisation sans odeur désagréable nous proposons 4 systèmes différents pour gérer les odeurs selon la nature de l’odeur et votre sensibilité au sujet. Ces systèmes sont une solution viable pour 100% de nos clients et ont permis de trouver une solution rapide en cas de problème.

Le compost lui ne sent jamais mauvais, une fois mûr au contraire il dégage une bonne odeur d’humus.

Vaste question, le mieux est peut-être de vous rapprocher de votre mairie.

On note une grande variété d’initiatives. Certaines mairies proposent des composteurs gratuits de jardin, d’autres des lombricomposteurs pour les particuliers, ou du compostage de pied d’immeuble, parfois du compostage de quartier voire du compostage en collecte en porte à porte. Vous trouverez ici une description de ces différents modes.

Vous n’avez aucune solution mise à disposition ? En 2024 toutes les collectivités auront l’obligation de vous proposer une solution, alors pourquoi ne pas proposer à votre collectivité d’adopter la solution d’UpCycle ? RDV ici pour voir comment s’y prendre.

Le compost est le résultat de la transformation de matière organique par des bactéries et des champignons. C’est le résultat d’un processus, un peu comme de la farine, de l’eau et du levain qui une fois cuits deviennent du pain.

On parle de compost quand les bactéries qui ont dégradé les déchets sont en présence d’oxygène (en aérobie), on parle de digestat quand les bactéries ont dégradé la matière en absence d’oxygène (en anaérobie), comme c’est le cas en méthanisation.

Les processus les plus rapides connus sont ceux utilisés par nos technologies comme le compostage électromécanique, à savoir 15 jours de temps de transformation si les conditions de compostage (température, taux d’oxygène et humidité) sont idéales, suivis de 8 semaines de maturation.

Le séchât est quant a lui le résultat du séchage des déchets. On chauffe les déchets pour retirer l’eau contenue dedans, souvent en 12 à 48h00. Cela permet de réduire le volume de 90% mais ça reste du déchet (déshydraté). Légalement le séchât doit être composté ou méthanisé ensuite et ne peut être épandu directement au sol. Parfois certains confondent les séchats avec du compost mais cela n’a pas de sens. C’est comme de comparer du jus de pomme avec du cidre. Dans un cas c’est du produit brut, dans l’autre cas il y a eu transformation de la matière.

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Besoin de discuter avec nos équipes ? De voir concrètement comment fonctionne notre matériel ? De découvrir par vous-même des installations au coeur de ville ou en sein d’une entreprise ? Alors n’hésitez pas à prendre rendez-vous sur le lien ci-dessous.

Attention ces visites sont réservées pour le moment à des projets professionnels.

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