Par Maëlle Joulin. Article mis à jour le 24 septembre 2021
Réchauffement climatique : lutter grâce à l’agriculture carbonée et au compost
Vous l’avez sûrement constaté, l’année 2020 a été l’une des plus chaudes jamais enregistrée en France[1]. La cause ? L’émission de Gaz à Effet de Serre (GES), qui engendre le réchauffement climatique. Mais heureusement il est encore temps d’inverser la tendance ? À condition d’agir et de déployer des mises en oeuvres efficaces.
Dans cet article on vous fera un petit rappel sur l’engagement des pays dans le cadre des Accords de Paris il y a 5 ans. On vous explique aussi d’où provient le carbone, son lien avec le GES et une des solutions de lutte efficace : l’agriculture carbone.
Enfin vous verrez qu’il y a un geste simple à la portée de tous qui peut contribuer à la lutte contre les émissions de GES : le fait de composter ses déchets alimentaires au lieu de les jeter dans la poubelle normale ! Car dans ce cas, ils seront enfouis ou incinérés ce qui va générer une forte émission de GES.
Et d’ailleurs pour vous permettre de mesurer votre impact carbone quand vous jetez vos déchets alimentaires dans la poubelle normale nous avons conçu un calculateur ! Il va vous permettre de calculer votre émission de Gaz à Effet de Serre (GES) lié à un non-compostage de vos biodéchets, mais aussi de comparer avec ce que vous pourriez économiser en compostant ceux-ci.
FICHE PRATIQUE | Calculez l’empreinte carbone de vos déchets alimentaires >>
Cinq ans après les Accords de Paris où la communauté internationale s’était engagée à contenir le réchauffement climatique en dessous de +2°C, celle-ci relance un appel aux nations afin de déclarer l’état d’urgence climatique. En cause : les engagements des différents pays qui n’ont pas été respectés ou du moins, pas suffisamment.
On le rappelle, l’objectif principal était la réduction de 45% des émissions de gaz à effet de serres (GES), mondiales d’ici à 2030. Néanmoins, vendredi 11 décembre 2020, les 186 pays signataires, se sont accordées pour renouveler l’objectif à 55% de réduction des GES d’ici à 2030, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050, soit l’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre produites par les activités humaines et le gaz carbonique que les écosystèmes, tels que les sols ou les forêts, peuvent absorber naturellement.
Néanmoins, ces émissions qui dérèglent notre écosystème, ne sont pas seulement dues aux productions en masse. Nous, les particuliers, y contribuons grandement, notamment à cause du gaspillage des ressources. Saviez-vous qu’1/3 des vivres produits chaque année sont jetés sans être consommés[2] ?
Cela entraine non seulement de lourdes pertes économiques, mais aussi un gaspillage des ressources naturelles utilisées pour les cultiver, les transformer, les emballer, les transporter et les commercialiser. Sans oublier les dérèglements de l’agroécosystème, car une partie de la matière végétale (et donc du carbone contenu dans les plantes) est exhalé hors du sol, notamment par l’agriculture intensive et l’urbanisme qui rendent infertiles nos sols et les privent du carbone nécessaire à leur santé.
Les causes ?
Le gaspillage alimentaire, la construction massive l’agriculture intensive…
Les conséquences ?
Un réchauffement climatique qui s’accélère et 880 giga tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.[3]
Le cycle du carbone
Le cycle du carbone est totalement déréglé, et ce, en grande partie à cause de nous, l’Homme. Nous consommons des combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel) pour répondre à nos besoins en énergie. Cela augmente la quantité de dioxyde de carbone relâchée dans l’atmosphère et dérègle le cycle du carbone.
Mieux comprendre le cycle du carbone :
Le carbone se trouve dans cinq grands bassins : océans, sols, fossiles, atmosphère et biosphère. Les atomes de carbone circulent entre ces réserves naturelles à maintes reprises dans un échange connu sous le nom de cycle du carbone. Une quantité équilibrée de carbone dans les cinq bassins est cruciale pour un environnement sain. Mais malheureusement, les stocks de carbone sont actuellement loin d’être équilibrés.
Une des causes majeures du réchauffement climatique, c’est qu’il y a des quantités significativement élevées de carbone dans l’atmosphère et des quantités réduites dans nos sols. Car la crémation de combustibles fossiles pour répondre à la demande énergétique en constante augmentation et l’élimination des forêts qui servent de principaux puits de carbone ont augmenté les concentrations de carbone dans l’atmosphère. Désormais, même si on remplace les énergies non renouvelables par des énergies renouvelables, l’excès de carbone resterait dans l’atmosphère.
Or si les plus fortes concentrations de carbone dans l’atmosphère sont nocives pour l’environnement elles deviennent bénéfiques si elles sont présentes dans les sols.
Alors comment faire pour remettre du carbone dans les sols ? Un moyen simple c’est le reboisement et la culture carbonée. Ils aident à éliminer le carbone de l’atmosphère et à le stocker dans les sols.
L’agriculture carbonée
L’agriculture carbonée est une méthode qui aide à séquestrer le carbone atmosphérique dans les sols, les racines des cultures, le bois et le feuillage. C’est une forme d’agriculture qui contribue à augmenter la teneur en carbone du sol en éliminant le carbone de l’atmosphère, grâce à des techniques d’agriculture plus respectueuse de nos sols. L’augmentation des concentrations de carbone dans le sol améliore la croissance des plantes, augmente la matière organique du sol, ce qui, par conséquent, améliore les rendements, la capacité du sol à retenir l’eau, réduit l’utilisation excessive d’engrais et les émissions de gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone, le méthane…
Contrairement à l’agriculture carbonée, les pratiques agricoles conventionnelles impliquent la conduite de machines et d’engrais à base de combustibles fossiles, de pesticides, d’herbicides, de labour du sol et de surpâturage, ce qui entraîne des émissions considérables de dioxyde de carbone.
Des travaux de recherche récemment menés ont montré l’efficacité de l’agriculture carbonée, qui contribue à inverser les tendances de la déforestation et à promouvoir les activités de végétalisation et de plantation d’arbres dans les paysages agricoles.[4]
Le compost : élément phare de l’agriculture carbonée
Le compost et d’autres produits similaires sont obtenus à partir de matières organiques recyclées, par exemple, les résidus de cultures, le feuillage en décomposition des arbres, les restes d’aliments, les matières organiques du jardin, les excréments d’animaux et les bio-solides.
Il a été démontré que l’utilisation du compost augmentait la teneur en carbone stockée dans les sols des terres cultivées et des prairies[5]. En plus d’augmenter les quantités de carbone dans les sols, il a également été constaté qu’il augmentait la productivité et la capacité de rétention d’eau du sol. Il aide à séquestrer des quantités importantes de carbone atmosphérique et donc à atténuer les changements climatiques, par un retour à la terre d’une biomasse qui a absorbé du CO2 lors de sa croissance et l’a stocké.
Alors comment obtenir du compost en quantité suffisante pour fertiliser les terres agricoles et maraîchères ? En compostant nos déchets alimentaires !
Malheureusement, le compost, n’est pas le mode de traitement le plus utilisé pour nos déchets alimentaires. En France plus de 7.153.000.000 déchets sont incinérés par an[6] et 30% de nos déchets sont enfouis[7]. Dans ce dernier cas la décomposition émet du méthane par dégradation anaérobie [8]. Or le méthane est un gaz à effet de serre considérablement plus puissant (environ 25 fois plus puissant que le CO2[9]) que le dioxyde de carbone. Éviter l’enfouissement permets de donc de réduire de façon très significative les émissions de GES qui sont liées à la fin de vie des biodéchets.
Le compostage des déchets alimentaires est donc un facteur clé de lutte contre le réchauffement climatique !
La preuve ? Calculez l’impact carbone de vos déchets alimentaires jetés dans la poubelle normale. Et comparez avec une valorisation de ces mêmes déchets par du compostage de proximité UpCycle.
Près de 7 français sur 10, soit 69% des français voudraient composter, mais n’ont pas de solution.
En faites-vous partie ?
Vous pourrez télécharger ci-dessous, les 10 arguments clés pour convaincre vos élus d’installer une solution de compostage !
Entreprises, collectivités, vous aimeriez faire diminuer vos émissions de GES en adoptant la solution de compostage des biodéchets la plus vertueuse en terme de bilan carbone ? N’hésitez pas à nous contacter ou à prendre RDV.
Nous ferons d’abord un tour de vos besoins et pourrons déterminer quelle solution sera la plus adaptée. (Dans 90% des cas c’est la nôtre qui se détache, que ce soit en termes de coûts ou d’impacts positifs. Et s’il s’avère que ce n’est pas la nôtre alors on vous aide à trouver la meilleure alternative.)
[1] https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/climat/2020-vers-lannee-la-plus-chaude
[2] https://www.consoglobe.com/qui-jette-le-plus-de-nourriture-en-france-et-dans-le-monde-cg#sourceup2
[3] Delpy Julie, The soil story: https://www.youtube.com/watch?v=QMrAhCYNpO8
[4] https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20La%20sequestration%20de%20carbone%20par%20les%20ecosysteme.pdf
[5] INRA : si on augmente de 4 O/OOO par an la quantité de carbone dans les sols, on stoppe l’augmentation annuelle de CO2 dans l’atmosphère.
[6] https://www.planetoscope.com/dechets/1533-incineration-de-dechets-en-france.html#:~:text=L’incin%C3%A9ration%20de%20d%C3%A9chets%20repr%C3%A9sente,de%20l’%C3%A9limination%20de%20d%C3%A9chets.
[7] https://www.lemonde.fr/les-cles-de-demain/article/2018/02/19/les-sites-d-enfouissement-sont-voues-a-disparaitre_5259224_4758288.html#:~:text=Or%2C%20si%20l’on%20consid%C3%A8re,les%2010%25%20de%20d%C3%A9chets%20enfouis.
[8] Dégradation de la matière organique dans un milieu anoxique (sans oxygène)
[9] https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/rechauffement-climatique-gaz-effet-serre-co2-methane-pire-565/
FICHE PRATIQUE | Calculez l’empreinte carbone de vos déchets alimentaires
Vous vous demandez quelle différence ça peut faire de jeter vos déchets alimentaires dans la poubelle classique plutôt que de les composter ? Grâce à cette calculatrice vous pourrez découvrir votre taux de GES émis lorsque l’on jette des déchets dans la poubelle plutôt que de les composter. Vous pourrez aussi découvrir les économies de GES que vous pourriez faire grâce au compostage.
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