Lombricompostage
Comme son nom l’indique ce sont les lombrics qui font le travail. Ce procédé s’utilise à petite échelle chez les particuliers via des produits comme éco worms, mais aussi à échelle industrielle, ou les déchets doivent alors être broyés et hygiénisés avant d’être apportés par fines couches successives aux lombrics.
Ce procédé permet d’obtenir un compost de grande qualité, il est cependant difficile à exploiter à grande échelle de manière rentables, car les lombrics sont des animaux exigeants qui demandent le maintien de conditions particulières pour rester bien actifs.
C’est donc un procédé parfait pour les agriculteurs qui font cela en complément de revenu sur des matières « simples » comme le fumier ou les déchets de fruits et légumes, mais qui se révèle moins opérants pour la valorisation des déchets urbains, en particuliers les SPAN 3.
Production d’insectes, notamment Mouches Noires Soldats ou Black Soldier Fly (BSF)
La mouche noire soldat, BSF pour les intimes, est un insecte qui à un moment de son stade d’évolution à un appétit terrifiant. L’occasion de lui donner à manger tout ce qui vous passe sous la main !
Voir ici une vidéo qui montre un élevage :
Valoriser les biodéchets par la production d’insecte et sans aucun doute d’une des solutions les plus prometteuses à l’avenir, en particulier pour les gros volumes de déchets relativement stables dans le temps et homogènes, permettant la mise en place de solution industrielle comme Protifly, Ynsect ou d’autres sociétés le mettent en place. Cela va exiger que nos cultures fassent plus de place à la consommation d’insectes, que ce soit pour l’alimentation animale ou l’alimentation humaine. Un mouvement de fond fort est clairement en route dans ce sens.
Bokashi
Bokashi est un terme japonais qui signifie « matière organique fermentée ». C’est une technique alternative au compostage conventionnel qui implique l’ajout régulier d’un « EM inoculant », avec EM= micro-organismes efficaces, « son Bokashi » pour les intimes est saupoudré sur les déchets alimentaires dans un récipient hermétique, un seau généralement.
La technique du bokashi est surtout a destination des particuliers et le seau peu se mettre dans une cuisine bien aérée. Cette technique est efficace mais requiert une bonne maitrise pour éviter l’apparition d’odeur, foi de salarié d’UpCycle qui a utilisé cette technique en appartement. L’odeur n’est pas toujours très forte mais peut être tenace, il faut donc idéalement pouvoir placer le seau à bokashi dans une zone tempérée et bien aérée.
Retour au sol direct des déchets
C’est l’un des modes de valorisation les plus fréquent et pourtant il vient rarement à l’esprit quand on pense valorisation des biodéchets : le retour au sol direct des biodéchets. Et pour cause les agriculteurs sont les seuls à pouvoir mettre en œuvre cette technique.
Cette technique est utilisée pour épandre les fumiers d’animaux mais aussi pour évacuer les invendus de fruits et légumes, qui seront alors broyés et directement mis au champ.
En dehors de la sphère agricole, le retour au sol des biodéchets est fortement encadré. Bien géré, c’est-à-dire avec une bonne prise en compte des besoins des sols en matière organique et la vérification de la qualité des déchets mis en œuvre (fruits et légumes exclusivement), il est une solution très intéressante car très économique et utile pour nourrir des sols vivants.
Nourriture animale
Saviez vous qu’il existe de nombreux animaux qui peuvent consommer les déchets ? A l’image du fameux cochon de la ferme qui était chaque année engraissé avec les déchets ménagers, il est possible, pour certains déchets urbains, d’être donné à consommer à des animaux. Pour cela plusieurs conditions doivent être remplie :
Absence de sous produits animaux ou de risque de contamination (sauf pour animaux carnivores mais le flux doit être strictement isolé)
Qualité du déchet : déchet stable, nutritif pour les animaux et frais. Exclure impérativement les déchets ayant commencé à fermenter.
Volumes disponibles importants pour représenter un vrai gain pour l’éleveur
Il est ainsi fréquent de voir des supermachés donner leurs déchets de boucheries à des zoos, des industriels de l’agro-alimentaire donner leur déchets de pate à crêpe à des élevages de cochon, de la revente des déchets de pain pour les boulangerie industrielles…
Séchage des biodéchets
Ils s’appellent sécheurs, biodigesteur ou autre noms exotiques mais le principe reste le même : on met les déchets dans une cuve chauffante avec un mélangeur, la cuve chauffe et entre 8 et 48h00 plus tard tadaaam ! on obtient une poudre noire.
Ça ressemble à du compostage électromécanique et le produit ressemble à du compost mais ça n’en est pas, c’est du déchet séché, ou deshydraté, c’est-à-dire que si vous le réhumidifiez, vous retrouvez plus ou moins votre déchet.
Ce procédé a pour avantage de réduire de 90% la masse de déchet à traiter et d’être simple à installer car relativement peu volumineux par rapport à d’autres traitement… sauf que… ce n’est pas reconnu comme un mode de valorisation des déchets, justement parce que le déchet n’est pas transformé.
Coté désavantages, on peut souligner que les sécheurs consomment beaucoup d’énergie, et requièrent une valorisation rigoureuse du séchat. Le procédé consiste alors à réhumidifier la matière pour la composter ou la méthaniser, solution au global moyennement efficace d’un point de vue énergétique.
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