Par Maelle Joulin. Article mis à jour le 17 septembre 2021
Une activité pionnière de l’agriculture urbaine en France
Céder l’activité qui aura développé, nourri, enthousiasmé, empêché de dormir 3 puis 15 dingues de champignons et d’économie circulaire pendant 10 ans n’est pas anodin. C’est même un peu vertigineux. Surtout qu’on vend une des activités pionnières et emblématiques de l’agriculture urbaine française, alors même qu’elle n’a pas exprimé tout son potentiel.
Ce projet aura résisté à tout.
Au départ du fondateur Cédric Péchard en 2014, parti au Canada pour un projet familial, à 20 crises de culture (ceux qui cultivent des champignons connaissent cette boule au ventre quand le blanc devient vert), à des clients qui commandaient trop, ou pas assez, à une exposition vivante à la cité du Design en plein air en plein Paris en plein mois d’août, à la production de pleurotes directement en magasin dans 10 Monoprix, à la Covid, à 10 essais de modèles économiques différents avant de trouver le bon (le circulaire, c’est bien, en vivre, c’est mieux), à un tirage de bourre avec des concurrents aussi déterminés que Prêt à Pousser.
Ce projet nous a permis de rencontrer 100 anges gardiens.
Ils sont venus protéger, encourager, valoriser ce projet, car il est beau, puissant, porteur de sens, performant écologiquement, que les pleurotes sont délicieux et l’équipe géniale. Merci à Yannick Alléno d’avoir porté un regard si positif dès 2014, relayé par Philippe Belissent (et TF1), Simone Zanoni (et le Georges V) et le collège culinaire de France, les Escoffiers, Carrefour, Monoprix, Nature et Découvertes, L’Oréal, Société Générale, Westflied et 80 entreprises membres d’un projet fou : Marc contre Pleurotes. Certains ont continué à payer le service par fidélité malgré des bureaux vides liés à la crise COVID. Merci à la vie, car ce projet nous aura donné l’occasion de cofonder l’AFAUP et d’intégrer la grande famille de l’agriculture urbaine.
Merci à Thibaut Guilluy pour son accueil à Atelier Sans Frontière, puis au MIN de Rungis, puis à Gally d’avoir supporté la croissance de nos installations un peu au-delà des limites prévues dans leur ferme de Théart, nous sommes fiers d’avoir contribué à en faire une plateforme de l’innovation agronomique française. On en oublie 1000, mais merci enfin à Sylvie Trellier, de l’INA, la première (et la dernière !) et avoir pris un contrat « Marc Contre Pleurotes » ET un composteur.
La cession à Kroptek va permettre d’exprimer encore mieux le potentiel de La Boîte à Champignons
Car si nous cédons les champignons, c’est que nous ne pouvons pas tout faire. Des champignons, des composteurs et du conseil. Enfin on aurait pu tout faire, mais mal, sans accorder l’attention et les moyens nécessaires à la réussite. Le père de Grégoire, investisseur de la première heure dans UPCYCLE, disait qu’une entreprise n’appartient à personne, elle a une vie propre et le travail des employés, dirigeants et actionnaires, c’est de lui permettre d’exprimer son potentiel. Du potentiel en pleurote au marc de café, il y en a beaucoup, et partout dans le monde. Du potentiel en composteur il y a beaucoup, à tel point qu’au moment où l’on confie à Kroptek nos 5 champignonnistes de Théart, on ouvre une usine en Aveyron avec la perspective d’y accueillir 40 employés en 4 ans. Nous avons la conviction que gérer les biodéchets en ultra-proximité est l’une des portes d’entrée les plus efficaces pour opérer la transition écologique des villes. Nous sommes aussi convaincus qu’UPCYCLE, qui réussit à faire travailler conjointement des dingues d’agronomie, de business, d’économie, de mobilisation populaire, de compost et d’Ottolenghi peut contribuer efficacement à la démocratisation de cette forme si vertueuse de compostage.
On part, mais pas bien loin.
D’abord, car on rentre au capital et au board de Kroptek, avec qui nous avions déjà des projets conjoints en compostage et ensuite, car Laurent, Mohammed, Sylvain, avec qui nous avons cheminé pendant ces 5 dernières années, voire plus, auront le droit comme les employés arrivés plus récemment à notre visite régulière juste pour le plaisir de voir leur tête fière et discuter le bout de gras autour de taux d’incubation, de compostabilité des sacs, de formation des primordias et du dernier kit de culture révolutionnaire qui va cartonner chez Nature et convertir les Français à la sobriété heureuse.
Alors bienvenue à Kroptek dans la famille de l’agriculture urbaine française, on part avec un pincement au cœur en regardant le passé et la conviction d’avoir confié notre bébé à une équipe qui en prendra le plus grand soin.
Grégoire & Arnaud
Quelques photos souvenir…
Inauguration du projet à Marseille, l’occasion de nouer des liens avec Maxime qui développe maintenant les projets compostage en structure d’insertion
Les micro pousses, cultivée en synergie avec les pleurotes.
Le fameux bac potager circulaire permacole transportable. Un projet révolutionnaire auquel tout le monde à cru, sauf nos clients.
Duplication en Italie, Milan, une belle aventure qui continue
FICHE PRATIQUE | Calculez l’empreinte carbone de vos déchets alimentaires
Vous vous demandez quelle différence ça peut faire de jeter vos déchets alimentaires dans la poubelle classique plutôt que de les composter ? Grâce à cette calculatrice vous pourrez découvrir votre taux de GES émis lorsque l’on jette des déchets dans la poubelle plutôt que de les composter. Vous pourrez aussi découvrir les économies de GES que vous pourriez faire grâce au compostage.
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