Par Maëlle Joulin. Article mis à jour le 28 juin 2021
OU Comment l’armée est devenue notre client béta testeur pour nos composteurs made in France
A l’origine de certaines grandes multinationales, il y a parfois un geek dans son garage qui bricole un ordinateur avec un copain, un autre qui veut optimiser les gestes dans les cuisines d’un restaurant à hamburger. Un dernier qui avait envie de machines ultra performantes et adaptées pour faire du sport mais ne trouvait rien de satisfaisant et a bricolé un premier prototype dans son jardin.
Vous aurez reconnu Steve Jobs, Ray Kroc, Nerio Alessandri.. quelques exemples de personnes qui à force d’huile de coude, de créativité, et d’énormément de culot ont fait naître des mastodontes.
Aujourd’hui chez UpCycle on ne peut pas prédire de notre destinée. On ne peut pas dire si nous serons une Licorne Green dans les quelques années à venir, mais c’est désormais envisageable.
En revanche nous en sommes bien à la phase « huile de coude », « culot » et « créativité ».
Avec comme nouveau point de départ une inauguration de notre nouveau composteur le Démeterra ( conçu et fabriqué en France), le 1er octobre 2020 sur la base de défense de Nancy par Geneviève Darrieussecq, Ministre déléguée auprès de la Ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants !
Alors nous avions envie de vous partager cette petite brève de « garage », parce que UpCycle c’est aussi le récit de deux fondateurs et de leur équipe, d’une ambition, et de montagnes russes émotionnelles.
Si comme Arnaud et Grégoire vous êtes capables de fantasmer sur un composteur, ou si plus prosaïquement vous avez besoin de solution pour vos biodéchets, découvrez notre gamme Demeterra dès maintenant ….
Arnaud : Évidemment dans ce type de moment, notre gratitude va à pour toutes celles et ceux qui ont rendu cette démarche possible : le commissariat général aux armées, le GSBdD de Nancy, les équipes d’UpCycle.
Comme tous les entrepreneurs le savent, la réussite c’est aussi une question de chance, notre chance à été de rencontrer Agathe Vasselin, du Commissariat des Armées.
Je voudrai m’arrêter un instant sur le C.G.A et le groupement qui gère la Base de Défense de Nancy.
Le Commissariat des Armées s’occupe d’une certaine manière de tout le back-office de l’armée. C’est le soutien indispensable au bon fonctionnement de l’armée. Dans une entreprise, on pourrait dire que ce sont les services généraux. Lors de notre première rencontre avec le Capitaine de Vaisseau Agathe Vasselin, nous avons été frappés de voir à quel point la question climatique était un enjeu important pour l’armée. La feuille de route d’Agathe Vasselin allait de la gestion durable des déchets à la préservation de la biodiversité en passant par la volonté d’avoir un impact social en créant des postes ouverts à des personnes éloignés de l’emploi. Voilà des missions sur mesure pour UpCycle.
Ce qui nous a frappé ensuite c’est la volonté d’agir vite : pas de long discours. Notre solution semble correspondre aux besoins alors lançons un test maintenant. Combien d’entreprises rencontrées ne sont pas aussi agiles ! On n’attendait pas forcement cela de l’armée, on a été servi !
JUILLET 2020
Grégoire : Lorsqu’en juillet dernier Arnaud me demande si je peux dédier un prototype du Demeterra 330, le navire amiral de notre nouvelle gamme de composteur à l’armée, je lui réponds par l’affirmative en pensant bien qu’avec le temps de décision de ces organisations, si on livre fin 2020 c’est déjà bien.
Nous avons plusieurs clients à statut « 95% », en langage UpCycle ça veut dire qu’on a l’accord de principe mais pas le bon de commande. Et comme chez nous seul le bon commande signé fait foi, le premier qui présente un bon de commande obtient la machine pour son client.
Je n’ai jamais eu l’occasion de travailler avec l’armée mais des contacts me confirment que c’est un partenaire formidable pour innover… si on n’est pas pressé.
Sauf que ça se précise et plutôt vite, en 1 mois nous avons un accord de principe et quelques semaines plus tard, la fameuse signature est là. L’armée s’appuie sur une procédure simplifiée pour les projets innovants, nous bouclons le projet en un temps record, impressionnant ; mais quid du terrain ?
Arnaud : L’élan porté par « Balard », autrement dit la direction centrale, est repris par les équipes du groupement de Nancy. Et cela à tous les niveaux : la plateforme d’achat de Metz, les équipes locales de la Base de Défense.
Nous rencontrons Agathe Vasselin le 20 juillet, le 30, elle nous confirme qu’elle a le budget pour lancer le test. On multiplie à marche forcée les échanges sur le terrain et on nous annonce que la dalle béton et tous les aménagements demandés seront prêt pour mi-septembre. Euh…. on est en train de prendre une leçon de management de projet ou je me trompe?
Grégoire : Côté production nous avons déjà commandé les pièces maitresses du prototype, pas d’inquiétude pour tenir un délai.
On nous annonce alors qu’il y aura la Ministre Geneviève Darrieussecq pour inaugurer la machine le 1er octobre ! Nous en sommes aussi surpris qu’honorés, et cela nous met un poil de pression aussi.
Pas de souci côté production tout doit être fini pour le 10 septembre, on aura le temps de faire tous les tests mécaniques avant que le client puisse faire les tests en conditions réelles.
SEPTEMBRE 2020
Grégoire:
15 septembre – On lance les premiers tests avec un peu de retard. Le Covid entraine aussi pour les industriels des délais plus longs pour obtenir les pièces. Il faut réapprendre à travailler avec de nouveaux délais. Les tests comme toujours entraine des ajustements qui prennent un peu de temps et nous pousse à décaler la date d’installation.
La mobilisation exemplaire de tous nos partenaires industriels, n’est pas étrangère à ce succès. On décide de repousser au maximum le délai pour ajuster les finitions. Chez UpCycle on marche à la confiance, et c’est contagieux. Alors que la visite d’un ministre est toujours facteur de stress, tant du coté de l’armée que chez nos prestataires ou dans les équipes, chacun prend son rôle et se tient prêt pour tout boucler en un temps record
Arnaud : Oui il y a de l’inquiétude à ce moment-là. Mais malgré la tension tout le monde a pris sur soi, sans chercher à qui la faute, à sortir le parapluie. Nous avons ressenti que chacun à son niveau prenait sa part pour trouver des solutions. Et du coup malgré tout, je suis resté serein parce que de toute façon nous n’avions pas le choix.
Par ailleurs les équipes locales de l’Armée à Nancy ont été particulièrement efficaces. En tant que civils, on ne mesure pas forcément cette force opérationnelle et c’est très impressionnant de la voir à l’œuvre. Car pour que le composteur soit installé pour l’inauguration du 1er octobre, il a fallu couler une dalle, tirer des câbles, éditer une Appel d’Offre pour achat innovant…
Notre dernier coup de chaud a été concernant le transport. Nous avons dû revoir tout notre process pour livrer une telle machine, la faire transporter du sud de la France vers l’Est avec un camion grue. Et du coup le seul transporteur que nous avons trouvé pouvait livrer la machine… le 29 septembre.. Seulement deux jours avant l’inauguration…y’a mieux pour passer des nuits tranquilles.
Grégoire :
30 septembre 8h00 – Camille nous envoie des photos des machines déposées par la grue …. Ouf, il n’y a plus qu’à brancher ! on arrive en fin de journée à Nancy avec Arnaud. Après quelques réglages la machine est installée, presque totalement opérationnelle… Je partage les premières photos au reste de l’équipe, tous ceux et celles qui ne sont pas là. Notre outil de communication interne vibre de smiley et d’émoji de célébration. Tout le monde est soulagé et heureux de cette naissance.
Le 1er Octobre 2020, matin..
Arnaud :
Maëlle Joulin, qui s’occupe du marketing et de la communication, nous souhaite bon courage pour cette journée qu’elle qualifie « d’historique pour UpCycle ». Et là je commence à prendre la mesure de cette journée.
Grégoire :
Le temps est moins pluvieux que prévu -ouf-, on se conditionne en se disant qu’on va avoir quelques sueurs froides mais que ça va le faire.
Samira Touchal (directrice des Affaires publiques), Samuel Barrois (Responsable commercial Suisse) et Jérémie Marchenay (responsable commercial IDF-NORD) nous rejoignent.
Nous avons un dernier petit bout de programme à vérifier et je sens chez nos amis militaires un peu de tension. Pour tout dire je suis bluffé par leur sérénité apparente. Je suppose que la gestion du stress est une formation quotidienne pour eux… Quoiqu’il en soit nous ne recevrons que des propositions de soutien et des encouragements. Même si les gradés viennent observer notre avancement sur les derniers fignolages de plus en plus fréquemment…
Il est 10h00, tout fonctionne !
Il ne reste qu’à mettre les stickers. Le temps se couvre un peu mais l’ambiance est nettement plus détendue, jusqu’ la densité d’étoile au m2 monte en flèche. On commence à se faire des films
Arnaud : forcément l’installation d’une première machine, couplée à une inauguration officielle avec une Ministre ça génère de l’adrénaline ! Et dans ce cas on imagine tout un tas de scénarios improbables et irréalistes. Même s‘il n’y a aucune raison que ça soit un échec puisque tout a été vérifié des centaines de fois, on ne peut pas s’empêcher d’imagine le meilleur comme le pire.
Scénario 1 – L’inauguration et l’essai se passent bien. C’est la porte ouverte pour équiper un grand nombre de base de l’armée française. D’un point de vue industriel ce sont des contrats qui représentent un potentiel de création de 50 emplois et plusieurs millions de tonnes de Co2 évitées par des pratiques de valorisation de déchets plus vertueuses et la réduction du gaspillage alimentaire. #unicorn
Scénario 2 – On imagine le pire : il tombe des trombes d’eau, la machine devient folle, on se fait blacklister, et surtout on donne tort aux équipes du Service du Commissariat aux Armées qui nous ont accordé leur confiance. #maman
15h40, à l’heure pile (What Else ?)
et sans pluie, nous accompagnons Mme La Ministre et 50 membres de l’Armée visiter la machine.
Pour UpCycle c’est l’aboutissement de 9 ans de recherche pour trouver la meilleure solution existante de traitement des biodéchets.
Mais pas le temps pour trop d’émotion, Mme la Ministre coupe le ruban.
Arnaud détend l’atmosphère avec la complicité de Mme la Ministre, il assure la démonstration pendant que je fais le speech. -Ouverture de la trémie -ok- mise en route du lève benne OK -5,4,3,2,1 -Ignition ! … on a le sentiment d’envoyer une fusée dans l’espace… mais non, on met juste des bennes de biodéchets dans un broyeur. ça glisse, broie, bruite. La magie d’une machine qui ronronne, d’un tandem entre Arnaud et moi qui depuis 2014 fonctionne si bien, de prises de risques payantes…
Arnaud : Grégoire est très à l’aise, il parle avec aisance de sujets très techniques sans avoir de formation d’ingénieur. Et je suis aussi fier de ce duo dans lequel nous avançons de concert, tous les deux orientés vers les mêmes objectifs, nourri par des salariés, clients, actionnaires au top. Applaudissement, si y’avait un micro je remercierait la terre entière… 6 ans de passion concentrés en quelques minutes.
Grégoire : Séance photo. Samira Touchal, notre directrice des affaires publiques nous fait des grands signes pour qu’on soit plus visibles sur les photos officielles, difficile pour nous qui adoptons une posture d’humilité de se mettre sur le devant de la scène.
Ça y est le cortège est passé, la pression retombe, les équipes soufflent. On refait quelques tests plus poussés, tout fonctionne. Nous imaginons déjà les multiples améliorations à apporter sur ce n°1, et lançons dans la foulée la fabrication du n°2, Quelle rentrée !
Nous vivons une période aussi inquiétante que fascinante. Une période d’incertitudes, de détresse sociale et environnementale. Arnaud et moi, percevons tout le potentiel qu’il y a à faciliter la reconnexion aux autres et à la nature. Avec nos composteurs, nous avons le sentiment d’avoir mis au point une pépite, un outil formidablement efficace au service de l’écologie au sens large, c’est-à-dire la capacité à se créer un environnement adapté et harmonieux.
Qu’un organisme public comme l’armée ait été le premier acteur concret de cette démarche est pour UpCycle un honneur et une chance énorme, un immense merci à eux et à tout ceux qui ont rendu cela possible.
Arnaud : Je me souviens de notre inquiétude la toute première semaine du confinement en mars 2020. Quand nous ne savions absolument pas si la gestion des biodéchets resterait un sujet prioritaire pour nos clients. Nous avons décidé de redoubler d’activité (Lire « Confiriez-vous la stratégie de votre entreprise à une tortue?« ).
En mai 2020, la résilience alimentaire, l’autonomie d’un territoire, la solidarité au sein d’un quartier est devenue le sujet d’actualité en France. Toute notre réflexion autour des villes résilientes, des solutions bas carbone, du retour du sol des biodéchets, trouve un écho inédit.
Nous vivons un moment rare dans la vie d’un entrepreneur, celui de ressentir que nous avons la bonne solution avec les bonnes équipes, au bon moment. C’est très excitant !
Nous qui sommes partis de la Boîte à Champignons, avec une approche très locale en Île de France, nous avons le sentiment que nous avons franchi des étapes décisives…
Aujourd’hui je reste la tête froide, mais oui désormais notre entreprise est vouée à grandir. Pas comme une start-up, on est là depuis 2011, mais pas à pas. UpCycle répond à un enjeu qui concerne toutes les villes du monde, sur lequel nous sommes sollicités quotidiennement. En 2 mois nous avons déjà démarré en Belgique, en Suisse, à la Réunion… et beaucoup de projets sur le continent africain.
Si comme Arnaud et Grégoire vous êtes capables de fantasmer sur un composteur, ou si plus prosaïquement vous avez besoin de solution pour vos biodéchets, découvrez notre gamme Demeterra dès maintenant ….
Changement de points de vue..
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📰 Il y a avait aussi un journaliste du journal local « L’Est Républicain », l’article est ici !