Par Maëlle Joulin. Article mis à jour le 3 mai 2022
Le composteur électromécanique UpCycle choisi par le leader français du recyclage de mégots de cigarettes
En reportage sur France 2 !
En reportage sur BFM Business !
Le saviez-vous ?
➡️ 15 ans pour qu’un mégot se dégrade dans la nature, car un filtre de mégot est principalement composé de plastique !
➡️ 2/3 des mégots finissent dans la nature, soit 30 milliards chaque année en France
➡️ Recycler les mégots plutôt que de les incinérer = 88% d’émission de Gaz à effet de serre évitée !
Les mégots contiennent outre le filtre, des résidus de tabacs et de cendre, qui eux-mêmes sont imbibés de plein de produits par très sympas.
L’enjeu du compostage est donc primordial : comment éliminer la nicotine, l’arsenic (miam) contenus dans le tabac des mégots ? Et pourrait-on éliminer les métaux lourds (une dernière pour la route ?)
Début de réponse : grâce au compostage ! Et notamment grâce au composteur électromécanique UpCycle !
C’est pour cela que MeGo, leader français du recyclage des mégots en France a choisi un composteur électromécanique UpCycle pour composter plusieurs tonnes de tabacs issu des mégots, en mélange avec des biodéchets récoltés auprès de ses clients BTOB.
Dans cet article, vous allez découvrir pourquoi nos composteurs électro-mécaniques peuvent théoriquement dégrader des matières toxiques et produire un compost répondant aux critères les plus stricts de la norme 44-501.
Besoin de vérifier la compostabilité d’une matière ? S’il s’agit d’un emballage n’hésitez pas à lire notre Livre Blanc « Emballages compostables : comment choisir »
Le super pouvoir des bactéries
Mais oui les bactéries ont de super pouvoirs. Vous le savez si vous avez vu « La guerre des Mondes » film de Steven Spielberg, inspiré du Roman de HG Wells dans lequel les humains prennent une raclée par des aliens pas sympas avant que les bactéries terriennes n’en viennent à bout.
🤫 On vous met même la bande-annonce pour que vous ne ratiez pas ce très bon film !
Et bien certaines bactéries, sont aussi responsables de la décomposition des matières lors du processus de compostage ! Et en milieu optimal comme dans un composteur électromécanique elles seraient même capables de désintégrer la nicotine, l’arsenic et autres produits toxiques contenus dans le tabac des mégots de cigarette !
UpCycle et Mego viennent donc de lancer des recherches communes pour vérifier si en compostage contrôlé les toxiques du tabac sont totalement ou partiellement éliminés. Ces tests vont aussi permettre de mettre au point une recette optimale de transformation de la matière.
Recycler les mégots de cigarettes
Le mégot est le déchet plastique le plus retrouvé sur les plages européennes après les bouteilles plastique.
Mego équipe donc les entreprises et collectivités de cendriers incitant les fumeurs à y jeter leurs mégots.
Ensuite l’entreprise collecte ces mégots et les achemine vers son usine de recyclage située en Bretagne. À ce jour, elle a récupéré plus de 18 tonnes de mégots soit plusieurs centaines de millions de cigarettes en fin de vie.
À l’usine les mégots sont triés, broyés, dépollués puis thermocompressés. On obtient alors une matière 100% acétate de cellulose, recyclable, résistante aux chocs et au feu. Me-Go fabrique notamment du mobilier urbain à partir de cette matière.
Valoriser le tabac
Et le tabac dans tout ça ? Cette question n’est pas anodine. Car le tabac restant dans les mégots de cigarettes est certes une matière « naturelle » dont on peut supposer une biodégradabilité facile. Sauf qu’elle contient toute une liste de produits toxiques : nicotine, arsenic (présent dans les pesticides au moment de la culture de la plante de tabac), phénol, menthol, Phytol, Acide n-hexadecanoic, Cannabinol ou (CBN ), Cholestérol et ses dérives squalène, le néophytadiène et il y en a encore … !!
Du coup si on transforme ce tabac toxique en compost, le compost sera-t-il lui-même toxique et donc inutilisable dans le cadre d’une agriculture biologique par exemple ?
C’est pour répondre à cette question que Mego se lance dans une étude interne en septembre 2020. Avec des analyses avant-après elle vérifie ce qu’il reste de ces matières toxiques dans le compost.
Les premiers résultats montrent que le compostage du tabac permets de dégrader une grande partie de ces toxiques, notamment la nicotine, le menthol et le phénol, car les analyses n’en trouve plus de trace après une phase de compostage.
Toutefois, ces premières recherches ont été effectuées dans de simples composteurs « bac plastiques », avec une température de la matière max à 46 degrés, et un processus de plus de 50 jours qui n’est pas toujours stable et réplicable.
Un composteur électro-mécanique pour une approche industrielle du compostage du tabac
Afin de composter un volume conséquent de tabac, 2 tonnes prévues en 2021, le recycleur de mégots devait passer au stade supérieur. En termes de capacité de volume, de capacité à contrôler le processus temps/ température et à pouvoir le prouver, et dans l’objectif d’obtenir un compost normé NFU 44-501 et évidemment bardé de test pour s’assurer de son innocuité.
UpCycle a donc installé en février 2021 un composteur électromécanique D70. Et va aider l’entreprise de recyclage de mégot à trouver la meilleure recette mélange tabac + biodéchets + structurant, température / Durée de décomposition, temps de séjour, pour obtenir un compost d’excellente qualité.
Ce partenariat innovant est en complète adéquation avec toutes les nouvelles normes européennes et française pour recycler / valoriser les matières et non plus incinérer. Un projet que nos deux entreprises sont fières de porter et ainsi contribuer à la mise en place de systèmes d’économie circulaire efficaces et impactants.
« Upcycle est une entreprise, comme nous, plutôt de techniciens passionnés par la valorisation des déchets. Donc, nous sommes sûrs que la qualité de services sera au Rdv. »
Bastien Lucas, Mego
L’interview croisée
En tant que leader français de la valorisation des mégots de cigarette pourquoi la question de la valorisation du tabac est-elle cruciale ?
Bastien Lucas : Car le tabac correspond à près de 15 % de la biomasse, ce qui n’est pas anodin. Pour 1 tonne de mégots entrante, 150 g sont du tabac.
Ensuite, notre objectif étant de recycler 100 %, par voie matière ou biologique, l’intégralité des composés du mégot d’ici à 2022.
En effet, MéGO! Ne souhaite pas incinérer la partie difficile à recycler (boues, tabacs..) car l’incinération est un non-sens économique et surtout écologique (production forte de gaz à effet de serre).
Et vous Grégoire quand avez-vous compris que le compostage électromécanique permet de valoriser des matières complexes, voire toxiques ?
Grégoire Bleu : Nous travaillons depuis 2016 sur ces procédés et avons toujours été surpris de la capacité des cycles naturels à littéralement « consommer » des matières que nous considérons comme polluantes. Comme vous le savez nous sommes producteurs de pleurotes et avons conduits plusieurs essais sur la dépollution de métaux lourds. Les résultats étaient incroyablement bons.
Ce que j’ai compris, c’est que la clé, c’est l’activité biologique. Un sol très actif biologiquement va soit digérer les polluants « faciles » comme les polluants organiques, mais va aussi de manière plus surprenante transformer les matières non digestes comme les métaux lourds pour les rendre moins dangereuses.
Finalement un composteur UpCycle c’est ni plus ni moins qu’un réacteur à cultiver des bactéries, nous optimisons les paramètres pour que les bactéries soient les plus actives possibles, pas surprenant dès lors qu’elles arrivent à transformer des volumes significatifs de matières polluantes. Reste que nous allons suivre cela de très prêt, car sur ces sujets il faut toujours faire preuve d’humilité et de prudence, mais on est confiants.
Comment avez-vous perçu que le compostage électromécanique pourrait-être adapté à la valorisation du tabac issu des mégots de cigarettes ? Et quelles sont les contraintes majeures ?
BL : Le tabac est une plante donc un potentiel déchet compostable donc valorisable avec un compostage électromécanique. Notre objectif étant de développer un compost de qualité, nous allons devoir nous assurer du suivi et de toutes les études pour mettre sur le marché un compost répondant au cahier des charges de nos futures clients. Pas de contraintes majeures, mais un véritable travail de R&D, d’analyse labo va devoir être mené pour nous assurer de cela.
GB : Nous entamons un passionnant travail d’expérimentation, de la R&D avec Mego !. Cette approche très « test & learn » est selon nous la meilleure pour trouver des modèles pertinents et durables de valorisation de la matière. À l’issu de cette phase on en saura plus sur les meilleures conditions de dégradabilité des matières, des produits toxiques et avec le temps sélectionner naturellement les bactéries les plus efficaces. Cela va permettre à Mego d’optimiser la chaîne de recyclage de ses mégots, mais cela va aussi nous donner des données précieuses utilisables pour d’autres types d’industries.
Quelles sont les prochaines étapes en 2021 ?
GB : Nous rêvons de pouvoir contribuer à la dépollution de friches depuis longtemps, souvent les moyens et le temps ont manqué. Pouvoir démarrer un projet concret avec Mé-Go va nous donner envie d’aller plus loin et de faire des essais sur d’autres matières. L’homme a tellement blessé la terre que les activités qui permettent de la soigner sont devenu un sujet central, on aimerait lancer une activité de « docteur des sols » uniquement à partir de matières locales et de procédés naturels.
BL : Après avoir réalisé en 2020 une analyse de cycle de vie avec revue critique, qui a mise en avant que de recycler 1 g de mégot permet de diminuer l’empreinte carbone générée par l’incinération, dorénavant, notre objectif est de mettre en avant notre expertise auprès des pouvoirs publics, et de continuer à travailler sur les thèmes suivants : le compostage, la mycorémédiation, diminuer notre dépendance énergétique et développer notre système de management environnemental.
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