Par Maëlle Joulin. Article mis à jour le 28 juin 2021
« On ne s’attendait pas à ce que ce soit aussi sympa »
Ce travail du chercheur Carlos Moreno est en pleine phase avec notre solution de compostage de quartier. Découvrez en quoi l’installation d’un composteur UpCycle au sein d’un quartier peut créer du lien et de la fierté chez les habitants.
« Agréablement surpris » c’est le verdict de Dimitri et Céline. Ils sont arrivés il y a 9 mois à Colombes, située dans les Hauts-de-Seine ( 92). Parisiens, heureux de l’être, ils ont suivi la vague de leurs amis de plus en plus nombreux à troquer leur appartement contre une maison avec jardin en toute proche banlieue. D’autant que leurs travails respectifs dans le Val d’Oise et dans le 93 leur impose de prendre la voiture. Et qu’il leur était devenu très compliqué de faire le trajet depuis Paris centre.
Inutile de préciser que cette maison avec jardin, ils l’ont vraiment apprécié pendant le confinement. Mais ce qui les rends encore plus heureux de leur choix, c’est la découverte d’une vie de « village », avec marchés de qualités, tout type de commerces dans la rue piétonne du centre-ville, une offre culturelle suffisante grâce au petit cinéma, et des activités à proximité où les enfants peuvent se déplacer en toute autonomie, n’obligeant pas l’un des parents à faire taxi.
Ils ne connaissent pas le concept de la ville du quart d’heure mais ils le vivent pour partie au quotidien et cela les rends heureux d’habiter dans une ville qu’ils connaissaient peu et où ils ont atterri un peu par hasard.
Un concept qui fait flores
Pourtant depuis le confinement du printemps 2020, mais aussi la vague verte aux élections municipales, ce concept de « ville du ¼ d’heure » identifié par Carlos Moreno chercheur franco colombien à la Sorbonne fait flores. ( Vous trouverez les liens vers les articles en bas de page).
Il s’agit tout simplement de repenser les usages de la ville du futur à l’échelle d’un quartier. Ces quartiers étant autant de villages dans la ville. Des espaces où dans l’idéal les habitants peuvent trouver à un quart d’heure à pied de chez eux (30 min dans les espaces en dehors des grands métropoles ) 6 facteurs-clés : un habitat décent, un travail dans des conditions correctes, s’approvisionner, se soigner, l’éducation et les loisirs.
Le confinement a démontré qu’il n’était pas toujours indispensable de se déplacer pour aller travailler, et de fait à l’avenir la majorité des salariés conserveront au moins un jour de télétravail par semaine.
Dès lors le modèle urbain qui a eu tendance à séparer géographiquement les pôles « travail » des pôles « habitation », obligeant les habitants à de longs trajets pendulaires éreintants devient obsolète.
Et oblige les collectivités à repenser les usages.
« Offrir du temps de partage aux habitants »
A travers ce concept de quartiers décentralisée c’est du temps que l’on va offrir aux habitants. Du temps pour partager, se réapproprier des espaces publics. Du temps pour parler avec ses voisins, du temps pour construire des projets communs.
Déjà de nombreuses ville en France se sont engouffrés dans la brèche : Paris, dont Anne Hidalgo avait fait de ce concept un axe fort de sa campagne. Mais aussi Lyon, Rennes, Mulhouse, Toulouse, Bordeaux, et Metz dont la mairie veut offrir un espace de verdure à moins de 500 mètres de chaque habitant.
« Mais l’objectif est (…) : améliorer la qualité de vie des habitants tout en réduisant l’impact environnemental des activités urbaines « explique Béatrice Agamennone, adjointe au maire Metz, interviewée par Le Monde .
Une mise en place pragmatique en faisant avec l’existant
L’approche est d’autant plus séduisante qu’elle est très pragmatique. Il ne s’agit pas de tout détruire, mais de faire avec l’existant. Un centre sportif peut accueillir des cours de soutien scolaire, un commerce de proximité abriter un atelier de réparation d’objets, un appartement accueillir une pièce de théâtre etc..
« L’ancrage territorial est donc le fruit d’une construction collective sur un espace par une diversité d’acteurs. », relève Maryline FILIPPI pour
CORTE (Coronavirus Territoires Espaces), dans son article « Ré-enchantement de l’alimentation locale ! Un virus au service de la proximité »
« In fine faire territoire, c’est construire du lien social ! (…) La crise générée par le Covid-19 est un accélérateur de tensions préexistantes mais aussi une source d’expérimentations pour accélérer la reterritorialisation en réduisant les distanciations. Les enjeux de l’alimentation comme de stockage du carbone, gestion de l’eau ou la biodiversité, restent toujours sous-jacents. »
« L’électro compostage de quartier, un facteur puissant de territorialisation »
« Nous nous inscrivons parfaitement dans cette réflexion » explique Grégoire Bleu, co-fondateur de UpCycle. « Selon nous la mise en place d’un électro compostage de quartier est un facteur de territorialisation peu connu mais très pourtant très efficace ».
En effet lorsque nous mettons en place un système de compostage de quartiers les habitants sont invités à différents moments : on leur explique les gestes de tri, les poubelles spéciales compost que nous appelons « point d’apport volontaire », ils découvrent le composteur, et surtout sont amenés à réfléchir à l’usage du compost obtenu : veulent-ils créer des jardins partagés ? Des potagers sur les toits ?
Autant de moments à partager, pour nouer des liens avec ses voisins, et trouver du bien-être à moins d’un quart d’heure de chez soi…
Exemple de compostage de quartier : Saint-Blaise Charonne à Paris 20ème
Composter les déchets d'un quartier QPV, dans la zone habitée la plus dense d’Europe.
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